La cour d'assises de Paris a condamné un homme à 15 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son père, alcoolique et violent, et sa mère à la même peine pour complicité.
L'avocate générale avait requis de 15 à 18 ans d'emprisonnement contre le fils, âgé de 30 ans, et sa mère de 53 ans.
Les faits remontent à Noël 2003, dans le 18e arrondissement de Paris. Le soir du 24 décembre, la mère, Marie-France, avait eu une violente dispute avec son concubin, Aldo. Ce dernier était rentré à leur domicile ivre, une fois de plus, et trop tard pour offrir les cadeaux de Noël au petit dernier, alors âgé de trois ans.
Aldo lui avait demandé des médicaments contre le mal de tête mais Marie-France lui avait administré des somnifères, pour ne plus l'entendre, dit-elle. Lorsqu'elle administre ces somnifères à Aldo, alors âgé de 59 ans, Marie-France "pense qu'il va mourir", a estimé l'avocate générale Annie Grenier, même si la dose n'était pas mortelle.
Par cet empoisonnement et ses propos, Marie-France "provoque son fils et lui donne les moyens" de tuer son père, a estimé la magistrate. "Elle pouvait, elle devait partir, on ne tue pas un homme, on le quitte", a-t-elle poursuivi. Marie-France ne voulait pas tuer en administrant ces somnifères, a plaidé son avocate, Me Laure Berrebi.
Son fils Stefano a reconnu avoir tué son père le lendemain en l'étranglant avec des câbles électriques. Juste avant ce geste, sa mère lui avait lancé "c'est lui ou c'est moi". Le jeune homme a expliqué qu'il avait eu ce 25 décembre 2003 le sentiment qu'il avait un "choix" à faire entre son père et sa mère.
Dans une lettre envoyée depuis sa prison, la mère avait écrit à son fils : "Je t'ai poussé à tuer ton père." "Bien sûr", Marie-France, qui a exprimé ses regrets, "se sent responsable", a ajouté Me Berrebi, "comme elle se sent responsable de plein de choses". En tout cas, elle n'a donné ni "l'ordre formel" ni "insidieux", a poursuivi l'avocate, "ça ne voulait pas dire que ce jour-là, il y en avait un qui devait mourir". Et "si Stefano a entendu le message de manière différente, elle ne peut pas le savoir".
Le "choix cornélien" entre son père et sa mère a poussé Stefano, qui a été le "bouclier" de sa mère et subissait lui aussi les coups de son père quand il s'interposait, alors qu'il n'avait jamais songé auparavant à tuer son père, a plaidé son avocate, Me Laurence Levy. Elle a demandé une confusion de peine, rejetée par la cour.
Le jeune homme a en effet été condamné en 2008 à 13 ans de réclusion criminelle pour coups mortels portés en 2005 sur sa petite amie, dont le corps avait été découpé et jeté dans l'Essonne, non loin du lieu de la découverte du corps d'Aldo, en février 2004. Pour Me Levy, ces faits n'auraient sans doute pas eu lieu sans le meurtre d'Aldo.
Ce 25 décembre 2003, Stefano avait ensuite appelé son frère aîné Christophe, handicapé mental, pour l'aider à enterrer le corps dans un bois de Guigneville-sur-Essonne. L'aîné, qui préconisait d'appeler les pompiers et la police, avait accompagné son frère, sans pour autant l'aider activement. Il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour recel de cadavre. Son avocat Me César Ghrenassia avait demandé "une peine symbolique, pour ne pas alourdir son fardeau".
Le corps du père de famille, enterré dans un bois de Guigneville-sur-Essonne, n'avait été identifié qu'en 2010. Dans cet intervalle, les accusés s'étaient accordés pour faire croire qu'Aldo était rentré en Italie.
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