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Marseille : un quinquagénaire aux assises pour la disparition de 3 prostituées

Le procès du tueur en série présumé Patrick Salameh, accusé de la disparition de trois prostituées à Marseille, s'ouvre ce lundi.

Le tueur en série présumé Patrick Salameh escorté par des enquêteurs de la police le 19 novembre 2008 (archives).
Crédit : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP
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Patrick Salameh, 56 ans, , est-il un dangereux tueur en série ou victime d'un complot comme il le soutient lui-même? Les jurés de la cour d'assises des Bouches-du-Rhône ont à trancher, à partir de lundi 17 mars, entre les deux thèses.

Disparitions mystérieuses

Présenté par la police comme un "tueur en série", cet ancien chef de chantier dans le bâtiment, détenu depuis novembre 2008 à l'isolement à la prison de Luynes (Bouches-du-Rhône), comparaît pour "enlèvement, viol et séquestration suivis de mort" des trois femmes dont les corps n'ont jamais été retrouvés. Il comparaît également pour avoir "enlevé, détenu, séquestré" et "violenté" une quatrième qu'il avait ensuite relâchée.

Les trois prostituées - Iryna, Ukrainienne de 42 ans, Cristina, Roumaine de 23 ans, et Zineb, une Algérienne de 28 ans - avaient disparu en octobre et novembre 2008, dans le centre de Marseille. Début novembre, une quatrième prostituée, âgée de 24 ans d'origine marocaine, avait porté plainte contre Salameh, l'accusant de l'avoir séquestrée, violée et frappée avant de la payer et de la relâcher.

Des traces d'ADN mais pas de corps

Selon son témoignage, Salameh lui aurait intimé l'ordre de lui obéir et de satisfaire tous ses fantasmes, si elle ne voulait pas subir le sort d'autres femmes. Il lui avait même montré le cadavre d'une femme dans la baignoire de la salle de bain, a-t-elle raconté aux policiers. Au lendemain de ce témoignage, Salameh était interpellé par la police. Des traces d'ADN et des objets appartenant à deux des disparues étaient ensuite retrouvés dans un appartement vide appartenant à la famille du suspect.

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Mais aucune des fouilles effectuées dans la maison de l'accusé, notamment l'analyse d'un incinérateur, ou dans des propriétés de sa famille n'ont permis de retrouver les corps des victimes. L'accusé a reconnu avoir eu des relations avec elles mais nié les enlèvements et séquestrations, affirmant les avoir reconduites sur leurs lieux de prostitution et affirmant ignorer "pourquoi toutes les filles qui venaient chez (lui) disparaissaient".

Peintre amateur

L'homme, que la police avait alors décrit comme intelligent, qui vivait avec sa compagne et ses deux enfants, était aussi peintre amateur. A son domicile, la police avait retrouvé des tableaux. Sur certains, la femme était représentée enfermée derrière des barreaux ou des grillages. Il a par ailleurs un lourd passé judiciaire, ayant déjà purgé, de 1989 à 2005, à la prison des Baumettes à Marseille une peine de seize ans de réclusion pour vol avec arme, avant d'être remis en liberté conditionnelle.

En 2010, Patrick Salameh a contesté l'instruction, dénonçant une enquête à charge menée par une juge qui, selon lui, "la fabriquait, manipulait les témoins et couvrait les manipulations policières". D'autres courriers suivront, adressés au préfet ou au magistrat, mettant en cause policiers et témoins.

Théorie du complot

Une attitude "caractéristique" d'un système de défense basé sur "la théorie du complot", selon l'accusation : refus de répondre lors des interrogatoires puis de nombreux courriers pour "énoncer sa propre version des faits, en les déformant" pour brouiller les pistes. Un psychiatre qui l'a examiné a diagnostiqué un "charme superficiel, avec absence d'empathie, comme on les décrit chez les grands déséquilibrés psychopathes".

Récemment, Salameh a été rattrapé par une autre affaire, la disparition, en mai 2008, quelques mois avant celle des trois prostituées, d'une jeune fille, Fatima, 21 ans, qui s'était volatilisée près d'une station de métro des quartiers Nord alors qu'elle avait rendez-vous pour faire du baby-sitting. S'appuyant sur un "faisceau d'indices", la juge d'instruction chargée de l'enquête a décidé de le renvoyer devant les assises, ultérieurement, dans ce dossier. Salameh conteste là encore les faits. Et la famille de la disparue regrette aussi que d'autres "pistes n'aient pas été explorées". Pour l'accusation, cette position relève d'une tentative de "manipulation" des proches de Fatima par Salameh. Le procès sur la disparition des prostituées est prévu jusqu'au 4 avril, devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence.

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