Marseille : les policiers en "légitime défense" selon le procureur

Le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, a déclaré ce lundi 25 août que les policiers qui ont mortellement blessé la veille un malfaiteur ayant grièvement blessé un de leurs collègues en lui roulant dessus ont agi "en légitime défense".

Les policiers ont fait feu à deux moments distincts sur cet homme de 37 ans, d'abord immédiatement après qu'il a percuté puis roulé sur un brigadier-chef qui "lui avait intimé l'ordre de s'arrêter et de couper le moteur", puis, sept minutes plus tard, lorsqu'il avait été rattrapé dans le quartier de l'Estaque à l'issue d'une course-poursuite.

"Ils ont agi à cet instant en état de légitime défense d'autrui, puisqu'ils pouvaient légitimement penser que la vie de leur collègue était en danger", a déclaré Brice Robin lors d'une conférence de presse. 

Deux policiers à bord de l'un des deux véhicules lancés à la poursuite du malfaiteur ont tiré.

Le malfaiteur a tiré sur les policiers

Le malfaiteur, repris et cerné par deux motards et les deux véhicules, dans sa voiture, a alors "fait feu à plusieurs reprises vers les policiers, notamment le motard qui se trouvait au plus près de lui, à 2,50 mètres". "Dans ces conditions, celui-ci a riposté, se sentant légitimement en danger, tirant à six reprises", a détaillé le procureur. Au total, l'homme a été touché de six projectiles, trois autres policiers tirant aussi.

"Ces coups de feu ont également été tirés en état de légitime défense, car l'auteur de la tentative d'homicide volontaire n'a pas hésité à tirer en direction des policiers (...) témoignant d'une détermination à tuer", a poursuivi Brice Robin, qui a décidé "de ne pas saisir l'IGPN".

Le procureur a dénoncé des actes "d'une gravité exceptionnelle"

Le magistrat marseillais a par ailleurs trouvé "surprenant" que le malfaiteur, condamné à six reprises à de "petites peines, si l'on peut dire", ait décidé "d'un seul coup" de se lancer dans un braquage et une tentative d'homicide volontaire, des actes "d'une gravité exceptionnelle". Il avait en effet d'abord braqué une véhicule dans une station-service de Martigues (et non Port-de-Bouc comme annoncé initialement), avant d'être repéré par géolocalisation, le téléphone portable du propriétaire étant resté dans la voiture.

Le brigadier chef de 41 ans est "dans un état grave, mais stationnaire", selon Martine Couder, directrice-adjointe de la DDSP des Bouches-du-Rhône. Une passante a également été légèrement blessée par des éclats lors de la fusillade.