Un verdict des plus attendus. Au procès d'une famille radicalisée du Loiret, la justice a infligé mardi 26 juin la peine maximale de 10 ans de prison au fils, parti en Syrie et qui avait appelé à d'autres attaques juste après celles de janvier 2015.
La condamnation de ce jeune homme de 22 ans, jugé en correctionnelle à Paris avec son père, 58 ans, et son ancienne compagne, 26 ans, pour association de malfaiteurs à visée terroriste, a été assortie d'une période de sûreté de moitié.
Le tribunal a suivi la réquisition de la procureure sur la peine "au regard de l'extrême gravité des faits reprochés", mais pas sur la période de sûreté des deux tiers. Il a noté que "quelque éléments", notamment les évaluations récentes de l'accusé, "laissent entrevoir un espoir et des évolution positives".
Il a été plus clément envers son ancienne compagne, qui l'avait rejoint en Syrie pour l'épouser. La jeune femme a écopé de 5 ans de prison dont trois de sursis mise à l'épreuve, une peine aménageable assortie de diverses obligations. En larmes à l'audience, Sana avait demandé pardon et expliqué avoir "honte" de ce passé. Séparée de son compagnon depuis 2016, elle élève seule leur fille, et dit avoir "tourné la page" et "être heureuse" d'avoir depuis "retrouvé une vie normale".
Le père du jeune homme a lui été condamné à 3 ans de prison dont 18 mois de sursis mise à l'épreuve, également aménageables et assortis d'obligations de suivi. Accusé notamment d'avoir approuvé les activités jihadistes de ses deux fils en Syrie, et aidé à y envoyer plusieurs jeunes Françaises, dont sa belle-fille, pour se marier avec eux, il a ainsi été laissé libre. "Je ne voulais pas que (mes fils) coupent les liens avec moi", s'était-il excusé, niant lui aussi toute radicalisation.
Pourtant, une ombre persistante a plané sur le procès. Celle du fils aîné, battu par son père avec qui il avait des rapports très difficiles. Décrit par beaucoup comme radical et ultra-violent, il est en avril 2014, à 21 ans, le premier de la famille à partir pour la Syrie.
On ne sait ce qu'il est advenu depuis de celui qui a beaucoup combattu pour l'État islamique en Irak et Syrie.
Son influence semble avoir largement pesé dans les mésaventures familiales. Ainsi, en juin 2014, le jeune homme part à son tour en Syrie, "d'abord pour rejoindre" ce frère qu'il admire. "J'ai conscience que ce que j'ai fait est grave", a-t-il déclaré au tribunal en s'excusant. Bien qu'il nie toute participation à des combats, il admet toutefois avoir fait partie de la police religieuse de Daesh.
Interrogé sur la vidéo de janvier 2015, le condamné a dit avoir été obligé d'y apparaître "pour prouver (sa) bonne foi". "Je ne partage pas ces idées", mais "on m'accusait d'être un espion". Placé en détention, le jeune homme a maintenu le contact avec son frère Yacine, qu'il semble toujours autant admirer. "On reste attaché à certaines personnes, même si elles ont fait des mauvaises choses", s'est-il justifié à l'audience.
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