3 min de lecture
Une personne lit un journal (illustration)
Crédit : AFP / Pascal Pavani
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C'est un livre qui fait rire sans se moquer de personne. Un exploit, non ? Le Tout va bien édition 2016 condense notre époque. C’est un modeste recueil, mais qui va vous emmener très loin. Le mieux est de le déguster avec des amis, à haute voix. Parmi les titres sélectionnés : "Une touriste anglaise tente de regagner à la nage un paquebot parti sans elle". Vous voyez : quelques mots, et vous tenez déjà le début d'un film. Ces 136 titres piochés dans la presse cette année sont autant de pitchs, autant de début de scénarios.
Prenez encore celui-là : "Nantes : la police retrouve les voleurs de paella en suivant les grains de riz". Vous avez l’image ? La patrouille qui suit les grains jaunes et les bouts de merguez sur le macadam. Vous en connaissez beaucoup vous des "voleurs de paella" ?
C’est un jeune homme, Adrien Gingold, 33 ans, un fou d’actualité qui sélectionne chaque jour le pire et le meilleur. Ce qui le fait pleurer de rire. Notre monde part en vrille. Lui traque le tragique et le magique dans le quotidien des honnêtes gens. "Le père force ses enfants à manger des légumes : la mère porte plainte", lit-t-il.
Tous ces titres sont rigoureusement authentiques. "'Saute on n'a pas que ça à faire', crient deux automobilistes à un homme qui hésite à se suicider en sautant d'un pont", cite encore Adrien Gingold. Si ça ne raconte pas notre époque ça ? On a tous plein de trucs à faire qu’un désespéré maintenant n’a plus le droit d’hésiter à sauter d’un pont. Mais c’est sans doute parce que, au volant, on n’est plus nous-même n’est-ce pas ? Preuve ce titre de Ouest France : "Il conduisait nu pour ne pas froisser son pantalon".
Tous ces gens qu’on rencontre brièvement dans ces titres avaient des vies ordinaires avant de faire la "une". C’est le principe des faits divers : raconter l’instant où ça déraille. Parfois, l’alcool aide : "Ivre, il fait demi-tour et demande à quelle vitesse il a été flashé". Évidemment, après il y les citations devant tribunal. "'Je débute dans les crimes', s’excuse le braqueur". Voilà un braqueur qui a l’air de prendre son nouveau métier à cœur.
Généralement, Adrien Gingold ne lit pas l’article qui suit le titre. Les explications sont souvent plus tristes. Or, on a besoin tous besoin de poésie. "D'une manière ou d'une autre, il faut quand même qu'on arrive à décompresser car on est quand même abreuvé", dit-il. "Aujourd'hui on est aussi beaucoup habitué à rigoler de manière un peu critique. Je pense qu'on a besoin de rire tous ensemble, pas de rire l'un contre l'autre, un rire franc qui vient du cœur. On a besoin de ces petits faits divers, de se rendre compte que le monde est absurde, qu'il n'est pas que sérieux et dramatique", poursuit-il.
Le monde est absurde, mais aussi plein d’amour. En témoigne ce titre de La Nouvelle République : "L’amour attendait-il Jean-Michel à Auchan ?" Bonne question. On n'a pas la réponse. Mais notre titre préféré est : "Beauvais : malgré la menace terroriste, la fête aux carottes est maintenue". Finalement, tout ne va pas si mal que ça. On nous annonce des mauvaises nouvelles tous les matins, mais à Beauvais on "fêtera la carotte". Tout va bien. Le livre que vous venez d’entendre, qui sort la semaine prochaine, s’appelle Le Tout va bien. Parce c’est vrai qu'en riant, tout va mieux.
La couverture de l'édition 2016 du "Tout va bien"
Crédit : RTL / Rémi Sulmont
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