Il y a de bonnes chances que l’une des prochaines méga-stars internationales de la musique soit africaine. C’est ce que prédisent nombre de professionnels du milieu musical, qui voient chaque année exploser des artistes africains sur tout le continent. Ils voient aussi de plus en plus d’Afrique dans ce qu’on écoute nous en France. Présents sur la chanson Papaoutai du Belge Stromae, de père rwandais, ses accords d’un guitariste du Congo ont été entendus 385 millions de fois sur Internet. Pour le Bella du Congolais Maître Gims, c'est 260 millions de fois. On peut aussi citer Black M.
Les musiques des fils ou filles d’immigrés venus d’Afrique sont dans les chansons qu’on plébiscite aujourd'hui. Il ne s’agit plus de tambours folkloriques, ni de tube d’été exotiques, mais d’une musique ancrée dans leur modernité et présente dans nos tubes. Des artistes africains ou originaires du continent sont peut-être en train d’écrire la musique de demain et de la "régénérer".
L'énergie, la vitalité démographique de l’Afrique - un habitant de la Terre sera africain en 2050 - va réveiller l’industrie musicale occidentale. C’est la conviction de Sébastien Lagrave. Il est le directeur d’Africolor, le plus grand festival de musique africaine qui ouvre sa vingt-huitième édition la semaine prochaine. Vingt-six dates dans six départements d’Île-de-France. Chaque année depuis six ans, le patron d’Africolor se rend en Afrique pour faire découvrir aux Français des nouveaux talents ou des stars africaines qui font danser dans stades en Afrique.
"Peut-être qu'en Europe on est un peu rentré dans une ère de musique un peu froide, voire glacée parfois", analyse Sébastien Lagrave. "Il y a un renouveau de l'électro et des années 80. Ce que j'ai redécouvert avec les musiques africaines, c'est l'extraordinaire pouvoir de la musique et des mots mis en musique, le pouvoir d'emporter dans la danse qu'on a peut-être un peu perdu en Europe", poursuit-il. Il suffit d'écouter les Sud-Africains de BCUC : leur son, nouveau et difficilement définissable, est efficace.
On reproche souvent à l’Afrique, qui représentait seulement 4,5% du PIB mondial, de ne pas être rentrée dans l’Histoire. Mais ces artistes, insiste le patron d’Africolor, font accélérer l’Afrique. Les professionnels de l’industrie musicale en ont pris conscience. Cette année, Sony Music s'est installé au Nigéria pour conquérir l'Afrique de l'Ouest. Le groupe Universal Music a créé une filiale en Côte d’Ivoire. Le groupe de Vincent Bolloré, très présent en Afrique, entend créer un réseau de salles de spectacle sur le continent. Des "Olympia" dans plusieurs capitales africaines : une première salle a été inaugurée cette année au Cameroun.
L'Afrique est aujourd'hui considérée comme le marché le plus lucratif pour l'industrie culturelle dans les années qui viennent, et cela depuis l’explosion de l'équipement en smartphones. Le téléphone portable permet d’atteindre des audiences massives en peu de temps. Il y avait 650 millions d’abonnement mobiles en 2013. Plus que l’Europe ou les États-Unis. Et c’est pas fini. Le nombre de mobiles devrait doubler en 2018. La consommation de musique devrait suivre la même courbe ascendante, et faire bouillonner la production musicale.
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