Un cambriolage tourne au viol à Créteil, les juges pourraient retenir le caractère antisémite
Un braquage a viré au cauchemar lundi à Créteil dans l'appartement d'un couple où une jeune femme a été violée tandis que son compagnon était ligoté.

Le Conseil représentatif des institutions juives de France évoque une affaire emblématique des préjugés antisémites de plus en plus forts et préoccupants en France. Les faits remontent au lundi 1er décembre. En tout début d'après-midi, trois hommes entrent de force dans un appartement de Créteil, le visage en partie caché et armés d'un fusil à canon scié et d'un pistolet automatique.
Dans l'appartement, un couple est rapidement ligoté. Bijoux, montres, cartes bancaires...Les cambrioleurs volent tous les objets de valeur. Mais une fois amassé leur butin, ils semblent ensuite rechercher un troisième occupant de l'appartement, absent ce lundi. Il s'agit du gérant d'une boutique de vêtements. Les braqueurs sont persuadés qu'il cache les recettes de son magasin chez lui.
Des allusions à leur confession juive pendant l'agression
Le cambriolage va alors sombrer dans l'horreur. Pendant près d'une heure, les deux victimes, âgées de 19 et 21 ans, vivent un calvaire. Tandis que son compagnon est attaché, la jeune femme est violée par l'un des agresseurs. Aux dires du couple, les trois hommes auraient même affirmé à plusieurs reprises savoir pertinemment qu'ils étaient juifs et qu'ils devaient forcément être riches durant l'agression.
La Brigade anticriminelle de Créteil a finalement retrouvé les trois auteurs présumés en possession de bijoux appartenant aux victimes à Bonneuil-sur-Marne, en fin d'après-midi lundi. Deux d'entre eux ont été interpellés et placés en garde à vue mardi. Le troisième a été interpellé et les a rejoint ce mercredi. Saisie de l'enquête, la police judiciaire du Val-de-Marne cherche désormais à confirmer ou non le ciblage des victimes pour un motif antisémite.
L'antisémitisme retenu comme circonstance aggravante ?
Selon nos informations, les trois suspects, originaires de Créteil, avaient déjà ciblé depuis quelques temps un jeune vendeur dans un magasin du coin. C'est lui qui devait être attaqué lundi dans l'appartement où seuls son frère et sa compagne étaient finalement présents. Les agresseurs étaient en effet persuadés que ce vendeur gagnait très bien sa vie et qu'il était susceptible de garder chez lui une importante somme d'argent en liquide.
Les trois hommes savaient pertinemment qu'il était juif. Une importante communauté juive vit d'ailleurs à Créteil. Aucune insulte antisémite n'a été proférée contre le couple. Les braqueurs ne les ont pas attaqué pour leur religion mais parce qu'ils étaient persuadés qu'en tant que juifs, ils étaient surement fortunés. Un amalgame qui pourrait pousser les juges à retenir la circonstance aggravante de l'antisémitisme.