Jura : un prêtre jugé pour viols sur une paroissienne handicapée

TÉMOIGNAGE - Poursuivi pour viols sur une paroissienne handicapée, un prêtre est jugé mercredi 26 février devant les assises du Jura.

Une Église.

Crédit : AFP / Archives, Kenzo Tribouillard

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L'ex-curé de Moirans-en-Montagne, un village jurassien de 2.300 habitants, sera jugé à partir de mercredi pour le viol d'une paroissienne. Le père Daniel Lagnien, 69 ans, placé sous contrôle judiciaire, encourt 20 ans de réclusion criminelle pour viol et agression sexuelle sur cette femme de 39 ans, particulièrement vulnérable en raison de ses troubles psychologiques et de problèmes physiques.

Devant la cour d'assises du Jura, l'avocate de la victime va d'ailleurs demander un huis clos - total ou partiel - en raison de la "fragilité" de sa cliente. La victime, particulièrement dévote, vivait cloîtrée chez sa mère, dans un petit village de 320 habitants, près de Moirans, où la religion était sa seule occupation. "C'est toute sa vie, socialement, c'était sa seule activité", explique son avocate Me Aurélie Degournay.

Le curé avait déjà eu des relations sexuelles

Le viol aurait eu lieu à l'intérieur du presbytère, dans la chambre du prêtre. À l'époque, la victime a 35 ans. Elle est encore vierge, par choix. Après le viol présumé, en 2010, "sa situation s'est aggravée, elle subit l'opprobre public car le curé a été déplacé à Lourdes et le village, se retrouvant sans curé, ne peut plus enterrer ses morts dignement", remarque Me Aurélie Degournay, dont la cliente souhaite simplement "être rétablie dans sa fonction de victime".

Après avoir reconnu un viol durant sa garde à vue, le prêtre assure ensuite devant le juge d'instruction qu'il la croyait consentante. Il avait déjà eu des relations sexuelles, consentantes celles-là, avec d'autres femmes, quand il officiait en Nouvelle-Calédonie. À sa victime, il a présenté plusieurs lettres d'excuses et a proposé un pardon public. Emmené devant le procureur par son évêque, il ne comprend pas pourquoi l'affaire vient devant la justice, dit son avocat. Le verdict est attendu jeudi.