Jugé pour l'assassinat de sa fille handicapée : "C'est un crime de désespoir", dit la présidente de l'UNAPEI

Les assises de Seine-et-Marne jugent à partir de mardi 18 décembre un père de 45 ans, accusé d'avoir tué sa fille de 6 ans lourdement handicapée. Cet homme de 45 ans est poursuivi pour avoir étouffé dans son sommeil sa fille Johana, 6 ans, dont il ne supportait plus le lourd handicap. Il encourt la perpétuité.

"Ce n'est pas un crime d'amour. On ne tue pas son enfant par amour. C'est un crime de désespoir", assure Christelle Prado, présidente de l'Union nationale des associations de parents de personnes handicapés mentales, au micro de RTL. Elle même mère d'une fille de 22 ans, autiste et polyhandicapée, elle admet avoir "beaucoup pensé" à "ce que le papa a fait". "Heureusement, ma famille m'a aidé. Sinon elle ne sera plus là et moi non plus", poursuit-elle.

La responsabilité de l'État engagée ?

"Je pense que la plupart des parents y pensent. Ils sont tous confrontés à une mort sociale indéfinissable. À un moment donné, la seule porte de sortie est celle qu'a choisi ce papa", assure-t-elle. Pour elle, la responsabilité de l'État est engagée dans ce drame. "Si la société était plus attentive aux besoins de nos enfants de la même manière qu'elle l'est aux besoins des autres enfants, on n'en arriverait pas là, continue-t-elle.

Christelle Prado fustige au passage "l'oreille discriminante" tendue par les gouvernements successifs sur la situation des personnes handicapées. "Il faut toujours se contenter de la moitié du bol de riz au prétexte que nos enfants sont handicapés. C'est une réalité, déplore-t-elle, persuadée qu'une enfant comme Johana "pouvait vivre très longtemps et heureuse avec une structure d'accompagnement adaptée".