Judith Godrèche : comment les enquêteurs vont-ils travailler 40 ans après les faits ?

Le parquet de Paris a ouvert une enquête après la plainte de l'actrice Judith Godrèche pour viols sur mineure contre le réalisateur Benoît Jacquot. Les enquêteurs doivent désormais remonter 40 ans en arrière.

L'actrice Judith Godrèche lors du Festival du film américain de Deauville, en septembre 2023.

Crédit : LOU BENOIST / AFP

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La justice ouvre une enquête après la plainte de Judith Godrèche pour viols sur mineure, déposée contre le réalisateur Benoît Jacquot, avec qui elle a eu une relation de 6 ans, démarrée en 1986, quand elle n'avait que 14 ans et lui 25 de plus. Elle parle aujourd'hui d'emprise et le décrit comme un pervers. Le réalisateur conteste ces accusations. Comment les enquêteurs vont-ils travailler, alors qu'on parle de faits présumés vieux de 40 ans ?

Les enquêteurs de la brigade des mineurs de Paris peuvent déjà compter sur les auditions. Judith Godrèche a déjà été entendue, Benoît Jacquot devrait l'être également. Les enquêteurs ne s'interdisent pas non plus une confrontation dans le futur, sans oublier l'expertise psychologique de l'actrice, des éléments d'enquête d'autant plus précieux en l'absence de preuves matérielles. 40 ans après les faits allégués par l'actrice, il n'y a pas de prélèvement ou d'expertise médicale possible sur la victime, permettant de conforter ou non l'hypothèse d'un viol.

Autre question, pourquoi enquêter sur des faits a priori prescrits depuis 2000 ? Eh bien, tout l'intérêt est d'essayer de retrouver, s'il y en a, d'autres victimes potentielles pour des faits non couverts par la prescription. Et puis, le parquet de Paris nous précise que dans le cas d'accusations de viol sur mineur possiblement prescrits, ils ont pour habitude d'ouvrir une enquête, estimant que les victimes, mineures à l'époque, étaient démunies pour engager une procédure.

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