"Je me retourne et il y a l'avion en feu" : le capitaine Nicolas raconte sur RTL la collision entre deux Alpha Jet de la Patrouille de France

En mars 2025, deux avions de la patrouille de France entraient en collision pendant un entraînement. Le capitaine Nicolas pilotait l'un des deux engins, il revient au micro de RTL sur cet accident qui aurait pu virer au drame.

Les deux avions sont rentrés en collision le 25 mars 2025.

Crédit : M6 Info

INEDIT - L'intégralité du récit du pilote de la Patrouille de France qui a survécu à une collision

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Ni lui, ni l'autre pilote, ni le passager, lui aussi pilote de chasse, n'ont pris la parole depuis cet accident spectaculaire. Le 25 mars dernier, dans le ciel de la Haute-Marne, lors d'un entraînement, deux avions de la patrouille de France sont entrés en collision, à proximité de la base aérienne de Saint-Dizier. Le capitaine Nicolas revient pour la première fois, face à Marc-Olivier Fogiel, sur le crash spectaculaire auquel il a survécu.

"Après cinq mois écoulés, pour ma part en convalescence, c'est un moment qui me permet de parler avec vous, avec les auditeurs, un petit peu à tout le monde de cette incroyable ou effroyable aventure qui nous est arrivée, cet accident qui a conduit malheureusement à cette triple éjection", confie le pilote avant de décrire l'accident depuis le cockpit. "Le premier ressenti, c'est un peu la sidération parce que je ne vois pas justement la collision arriver. La collision a lieu avec mon équipier intérieur droit qui a arraché mon aile et l'arrière de l'avion".

Le capitaine Nicolas entame alors une chute à près de 300km/h. "Je vois le sol s'approcher très vite, on ressent cette chute. L'avion ne vole plus. Les actions aux commandes que je produis n'ont aucun effet. Le bilan est fait. Je ne peux plus maîtriser mon avion. La solution, c'est s'extraire de l'avion", poursuit-il.

"Un miraculé"

Le pilote se retrouve contraint d'actionner la poignée qui permet à son siège de s'éjecter. "On s'entraîne à cette procédure d'éjection, mais on ne la réalise jamais en vrai", reconnaît-il. "C'est un choc, un choc assez violent avec cette accélération de l'ordre de 15 mètres par seconde, donc ça monte très fort", se souvient le capitaine.

Après s'être éjecté, il retrouve enfin la terre. "Je vous avoue que je n'ai pas eu plus mal que ça. Je me relève, j'enlève mon parachute, je me retourne. Il y a l'avion en feu, la boule de feu qui est juste à côté de moi, des débris partout…", décrit-il. "C'est assez lunaire, assez chaotique. Je touche mes membres. Je n'ai pas de fracture, tout va bien. J'enlève mon casque tout doucement. (…) L'avion, il est en feu à côté de moi. En me retournant, d'ailleurs, je vois deux copains sous voile qui dérivent. Puisque je suis arrivé au sol bien avant eux".

Cinq mois après la collision entre les deux appareils, le capitaine Nicolas estime être "un survivant, un miraculé". "L'issue de l'accident aurait pu être bien plus tragique. (…) C'est extraordinaire. On savoure encore plus le plaisir de la vie", conclut le pilote dont la convalescence touche bientôt à sa fin. Il n'attend aujourd'hui que de repartir en vol.

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