Jacqueline Sauvage va rester en prison. La cour d'appel de Paris a rejeté ce jeudi 24 novembre sa nouvelle demande de libération conditionnelle. Devenue un symbole des victimes de violences conjugales, elle avait été condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari qui la battait. Partiellement graciée par François Hollande en janvier dernier, la femme de 68 ans se disait confiante.
Le 12 août, le tribunal d'application des peines de Melun, en Seine-et-Marne, avait déjà refusé de la libérer malgré la position du parquet qui soutenait sa demande. Pour cette deuxième demande, plus rien ne semblait s'opposer à sa libération. Lors d'une audience qui s'est tenue à huis clos le 27 octobre, l'avocat général ne s'est pas opposé à sa requête, selon une source judiciaire. Selon la défense, le magistrat a estimé que les critères étaient "réunis", "sous réserve de l'obtention de l'avis du procureur" du ressort du lieu d'hébergement qu'elle a "choisi" et sous réserve d'un contrôle de la faisabilité technique d'un placement sous bracelet électronique.
Jacqueline Sauvage avait ainsi présenté un tout nouveau dossier. En première instance, elle avait choisi d'habiter chez sa fille dans le Loiret, un choix loin d'être idéal aux yeux des juges car situé à quelques kilomètres des lieux où elle a tué son mari. Cette fois, elle avait indiqué une autre adresse plus adaptée. Elle avait également répété qu'elle était prête à porter un bracelet électronique pour être libre et retrouver enfin ses filles.
Le 10 septembre 2012, Jacqueline Sauvage a tué son époux de 65 ans de trois coups de fusil dans le dos, à la Selle-sur-le-Bied (Loiret). En première instance en octobre 2014, comme en appel en décembre 2015, elle a été condamnée à dix ans de réclusion criminelle. À chaque fois, la cour d'assises, composée de magistrats professionnels et de jurés populaires, avait écarté la préméditation de son geste. Ses trois filles avaient témoigné à charge contre leur père, expliquant avoir été violées et battues comme l'était leur mère.
Lors du second procès, devant les assises du Loir-et-Cher, l'avocat général avait estimé que "la légitime défense n'est absolument pas soutenable". Les avocates de Jacqueline Sauvage avaient plaidé l'acquittement, appelant à "repousser les limites de la légitime défense appliquée aux situations de violences conjugales". De manifestations en pétitions, la condamnation de Jacqueline Sauvage avait alors suscité une vague d'indignation.
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