Alors que les premières épreuves des Jeux olympiques 2024 débutent ce mercredi 24 juillet, un homme de nationalité russe a été mis en examen pour "intelligence avec une puissance étrangère en vue de susciter les hostilités en France". Cet homme était dans le viseur de la DGSI depuis un moment. Son profil, révélé par le journal Le Monde est assez atypique.
Âgé de 40 ans, ce Russe semble déjà avoir eu plusieurs vies. Une première d'abord en Russie comme associé dans un fonds d'investissement à Moscou. Puis changement de carrière en 2010 : l'homme arrive en France, le voilà apprenti cuisinier dans un restaurant étoilé à Courchevel. Depuis, il a participé à plusieurs émissions de télé-réalité et de cuisine, il se filme même sur les réseaux sociaux en train de faire des petites vidéos de conseils de recettes. Bref, il ne semble pas du tout se cacher. Serait-ce une couverture pour son travail d'espion ?
La DGSI a, en tout cas, jugé utile de faire une visite domiciliaire dans son appartement à Paris. Une sorte de perquisition administrative. Selon Le Monde, les policiers ont trouvé des documents d'intérêt diplomatique ainsi qu'une carte d'une unité d'élite des forces spéciales russes qui agit sous le commandement du service de sécurité de la fédération de Russie (FSB).
Que comptait faire cet homme pendant les Jeux olympiques ? Visait-il la cérémonie d'ouverture, comme suggéré dans une conversation téléphonique que cite Le Monde ? Ce Russe dort en tout cas en prison et risque jusqu'à trente ans d'emprisonnement.
"La meilleure protection est dans la lumière", explique au micro de RTL Serguei Jirnov, expert en relations internationales et renseignement. "La lumière vous aveugle. Être dans le noir et être dans la lumière, c'est exactement la même chose", insiste cet ancien espion russe. Selon Serguei Jirnov, cette volonté de déstabilisation s'apparente à une forme de "guerre hybride" via notamment les réseaux sociaux et une volonté de "manipulation de l'opinion publique".
"La même personne, en temps normal, on l'aurait peut-être prise en filature", poursuit aussi l'expert qui souligne la rareté de la procédure de la DGSI, sûrement en raison du caractère exceptionnel des Jeux olympiques. Pour lui, la DGSI a aussi choisi de communiquer sur cette affaire pour "rassurer les gens", "dire que la police est là" et "prouver qu'il y a des menaces sérieuses qui pèsent sur Paris".
Toujours d'après Serguei Jirnov, Moscou agirait là par "aigreur" et "vengeance" alors que la Russie ne sera représentée aux compétitions olympiques que par une quinzaine d'athlètes concourant sous bannière neutre en raison de la guerre en Ukraine.
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