Il est accusé d'avoir volé en hélicoptère sans licence de pilotage professionnelle et d'avoir falsifié son carnet de vol. L'animateur d'émissions scientifiques. Igor Bogdanoff saura lundi 30 juin si la justice le condamne, alors que son avocat crie à "l'erreur judiciaire". Trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende ont été requis devant le tribunal correctionnel de Versailles à l'encontre de l'animateur de la célèbre émission des années 80, Temps X, âgé de 64 ans.
Igor Bogdanoff a été renvoyé en janvier devant la justice au terme d'une enquête commencée en septembre 2012 sur une demande d'autorisation de se poser en hélicoptère sur le parking d'un centre commercial d'Etampes (Essonne) pour la promotion d'un livre écrit avec son jumeau Grichka.
Cette dérogation pour atterrir en zone urbaine, réservée aux pilotes professionnels à des fins très précises, lui avait été refusée par la préfecture au motif qu'il n'était pas instructeur et n'avait pas de licence professionnelle comme il le prétendait.
Les enquêteurs avaient découvert également que son carnet de vol était "truffé de fausses heures et d'approximations" et portait mention de 5.000 heures de vol en partie sur des machines radiées ou dont l'immatriculation renvoyait à des appareils des services de police et des ambulances.
Pour Me Serge Conti, qui a plaidé la relaxe, rien ne justifie le renvoi de son client devant un tribunal correctionnel "pour quelques rayures" sur un carnet de vol, d'autant que, selon lui, l'usage de faux pour lequel M. Bogdanoff est poursuivi n'a pas été démontré.
Le parquet a été instrumentalisé par un policier qui voulu se payer un Bogdanoff
Serge Conti, avocat d'Igor Bogdanoff
"L'erreur judiciaire procède toujours soit de l'incompétence, soit du hasard, soit de la malveillance. Ici, le parquet a été instrumentalisé par un policier qui a voulu se payer un Bogdanoff", avait fustigé l'avocat lors de la réouverture des débats.
Le 16 juin les discussions avaient repris pour savoir si le carnet de vol était un document strictement privé ou s'il pouvait servir à se procurer une autorisation, ce qu'avaient défendu les experts de la direction générale de l'aviation civile (DGAC) convoqués à l'audience. Le carnet de vol permet de justifier les heures de vol accomplies auprès de l'administration et "les effets juridiques sont réels", avaient-ils souligné.
Par deux fois le tribunal a repoussé sa décision dans cette affaire qui, s'est plaint à plusieurs reprises Igor Bogdanoff, a "gravement porté atteinte" à son "image".