Une vingtaine d'associations et syndicats ont adressé ce mardi 3 mars une lettre ouverte au président, François Hollande, pour réclamer un statut protecteur en faveur des salariés lanceurs d'alerte qui, pour "beaucoup", se retrouvent "isolés" et "sans emploi" ensuite.
Malgré plusieurs lois en 2013, la protection reste "fragmentaire et disparate", les lanceurs d'alerte "sont laissés seuls face à des groupes d'intérêts puissamment organisés. C'est le pot de terre contre le pot de fer", affirment les signataires de cette lettre, transmise à la presse par l'UGICT-CGT (Ingénieurs, cadres et techniciens CGT).
"Il est de la responsabilité des pouvoirs publics de contribuer à inverser ce rapport de force en protégeant et en accompagnant les lanceurs d'alerte", écrivent-ils. Cette lettre est signée par plusieurs syndicats CGT, dont la fédération des banques et assurances et le SNJ (journalistes), le syndicat Solidaires finances publiques et les représentants d'une quinzaine d'organisations : Ligue des droits de l'Homme, Transparency International France, Syndicat de la magistrature, collectif Roosevelt, Attac, Peuples solidaires...
Ces organisations demandent "une loi cadre" instituant "une protection globale" des salariés du public et du privé, ainsi qu'une procédure anonyme de transmission des informations, une pénalisation des entraves ou représailles.
Elles souhaitent également "la création d'une agence indépendante" chargée de recueillir et publier les alertes et enfin un "fonds de dotation" pour financer les procédures judiciaires et indemniser les salariés des préjudices subis.
La plupart de ces signataires organisent un meeting de soutien aux lanceurs d'alerte, mardi soir à la Bourse du travail à Paris, en présence notamment d'Hervé Falciani, lanceur d'alerte dans l'affaire SwissLeaks/HSBC.
Ce rendez-vous doit également marquer le lancement d'une campagne contre la directive européenne sur le secret des affaires devant être débattue au printemps au Parlement européen.
Ils appellent également à un rassemblement jeudi matin devant le conseil des prud'hommes de Paris qui doit rendre sa décision à propos d'un recours engagé par une ex-cadre d'UBS, Stéphanie Gibaud, qui, selon la CGT, a "payé de son emploi et de sa carrière sa dénonciation des pratiques frauduleuses de la banque".
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