Le docteur Kariger, chef du service de médecine palliative du CHU de Reims, avait décidé d'arrêter prochainement les traitements de nutrition et d'hydratation artificielles de Vincent Lambert, patient tétraplégique en état de conscience minimale. Mais les parents, une sœur et un demi-frère de Vincent Lambert avaient saisi la justice pour s'opposer à cette décision. Le tribunal se prononcera ce jeudi 16 janvier.
Tout au long des quatre heures d'audience mercredi, devant une famille divisée, les parties se sont opposées sur la place de Vincent Lambert dans le cadre de la loi Leonetti. Cette dernière régit les droits des patients en fin de vie, son état de conscience et sa situation au sein du service de soins palliatifs
"Vincent est handicapé, il n'est pas atteint d'un mal incurable, il n'est pas en fin de vie sauf si on lui retire son alimentation et son hydratation", a expliqué au tribunal Jérôme Triomphe, l'avocat des parents du patient de 38 ans hospitalisé depuis cinq ans après un accident de la circulation. Selon lui, la loi Leonetti ne peut s'appliquer au cas de Vincent. Selon le corps médical, Vincent est totalement aphasique et dans un état pauci-relationnel (état de conscience minimale) qui permet une certaine interaction avec l'environnement par la vue notamment, sans pour autant "être sûr qu'il intègre correctement les informations sensorielles".
Depuis le début de l'année 2013, le malade avait multiplié, d'après les médecins, des comportements d'opposition aux soins, "faisant suspecter un refus de vivre". En avril 2013, un premier protocole de fin de vie avait déjà été engagé mais sans consulter explicitement les parents vivant dans le sud de la France, qui avaient saisi la justice et obtenu la reprise des soins de leur fils.
L'action judiciaire avait mis au jour un conflit familial, alimenté, selon plusieurs témoignages, par les convictions religieuses très ferventes des parents de Vincent. Lors des débats, l'avocate du CHU de Reims a insisté sur "l'obstination déraisonnable" que représente la continuation des soins "vu l'état de Vincent qui n'a pas de conscience au sens de la médecine et aucune vie relationnelle". "Une partie de la famille, dont sa femme, a signifié que Vincent Lambert avait témoigné de sa volonté de refuser l'acharnement, mais c'est au médecin seul que revient la décision", a ajouté Me Catherine Weber-Seban.
A l'audience, Rachel Lambert, son épouse, qui est au chevet de son mari depuis son accident a plusieurs fois fondu en larmes, prostrée auprès de ses avocats. Le député UMP Jean Leonetti, auteur de la législation actuelle sur la fin de vie, a estimé mercredi que sa loi pouvait s'appliquer au cas de Vincent Lambert, même si ce dernier n'est pas atteint d'une maladie incurable. Quelque soit la décision rendue jeudi, un recours est susceptible d'être déposé par une des parties devant le Conseil d'Etat.
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