Le parquet de Bobigny vient d'ouvrir une information judiciaire pour homicide involontaire après le décès de Zacharie, un garçon de dix ans, aux urgences de l'hôpital Delafontaine de Saint-Denis.
Sa famille accuse les secours d'avoir refusé de se rendre dans son quartier d'Orgemont, à Épinay-sur-Seine. Le parquet demande également à ce qu'une seconde autopsie soit réalisée.
Monique, la mère du petit Zacharie affirme que ni le Samu, ni les pompiers ne se sont déplacés. Son fils a souffrait de maux de ventre depuis 48 heures. Monique l'avait déjà emmené consulter un médecin, sans amélioration. Elle se décide alors, dimanche soir, à appeler les secours en urgence.
"Le pompier m'a dit 'Madame, ce n'est pas urgent', et je lui ai répondu 'un enfant de dix ans qui ne mange pas depuis samedi, ce n'est pas urgent ?'. Il m'a dit de l'amener à l'hôpital. J'ai appelé un taxi qui m'a dit qu'il ne pouvait pas venir, parce qu'à cette heure là il risquait d'être agressé, raconte Monique. Je n'en veux à personne, mais je veux comprendre. Pourquoi les pompiers ne sont pas venus ?", demande-t-elle, sous le choc.
Les services de secours du département ont réécouté l'enregistrement de l'appel. Comme lors de la consultation chez le médecin le vendredi, les symptômes décrits par la mère n'alertent pas les services. L'enfant, sous traitement, ne semble pas avoir besoin d'un transport médicalisé d'urgence.
Il est par contre demandé à la famille qu'il soit amené à l'hôpital. La mère du jeune garçon n'aurait alors pas précisé, dans la panique, qu'elle avait besoin d'un moyen de transport et n'aurait pas rappelé après avoir échoué à commander un taxi.
Mais la prise en charge de Zacharie à l'hôpital pose également question : pourquoi attendre trois heures pour une opération de l'appendicite après diagnostic ?
Le parquet a demandé une contre-autopsie judiciaire, après celle pratiquée hier à l'hôpital.