Attaque à Annecy : 6 blessés, l’assaillant en garde à vue

Jeudi 8 juin dans la soirée, la préfecture de la Haute-Savoie a partagé un communiqué indiquant qu'un arrêté interdisant les manifestations avait été pris. "Au vu des appels à manifestation sous l'intitulé "francocide" et afin de prévenir tout risque de trouble à l'ordre public, le préfet de la Haute-Savoie a pris un arrêté d'interdiction de manifestation ce jeudi 8 juin 2023 à Annecy", a indiqué le préfet Yves Le Breton.

Lors de son interview au 20 Heures de TF1, Gérald Darmanin a évoqué "la coïncidence troublante" entre le refus d'asile en France, "pusiqu'il l'avait en Suède", notifiée le 4 juin, et le passage à l'acte de l'assaillant : "Dimanche dernier, il connaît la réponse de l'administration française, et (ensuite) il passe à l'acte dans ce crime absolument ignoble."

"Il n'a aucun antécédent judiciaire ni en France, ni ailleurs, ni aucun antécédent psychiatrique", a expliqué le ministre de l'Intérieur au JT de 20 Heures de TF1. Gérald Darmanin a indiqué que des policiers avaient contrôlé l'homme, dimanche 4 juin, alors qu'il aurait tenté de se laver dans le lac d'Annecy. L'homme, qui était en France de façon régulière, n'aurait pas pu être arrêté, ni placé en garde à vue ou renvoyé dans son pays.

"Je voudrais avoir une pensée extrêmement forte aujourd'hui pour ces enfants qui luttent contre la mort", a affirmé Gérald Darmanin sur le plateau du JT de TF1. "Ça fait trois ans que je suis ministre de l'Intérieur, j'ai vu beaucoup de choses très difficiles. Je pense que c'est la pire journée pour les Français". "Donner des coups de couteaux à des enfants de 2 ans, c'est innommable", a-t-il conclu.

Invité du JT de 20 Heures de TF1, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur a indiqué : "Les services de renseignement français, comme tous les services de renseignement au monde, que nous avons consultés, ne connaissait pas cet individu".

Lors d'une conférence de presse donnée jeudi 8 juin, le maire d'Annecy, François Astorg, a souhaité saluer le courage de deux agents de la ville "qui ont essayé d'arrêter l'assaillant". Il a indiqué que deux cellules psychologiques avaient été mises en place. Une première a été installée près de l'école du quai Jules Philippe. Aucun enfant de cette école n'a été victime de l'attaque, mais une cellule a été montée en raison de l'émotion et de la peur résultant de l'attaque.

L'assaillant qui a blessé six personnes dans un parc à Annecy, n'a pas été entendu depuis le début de l'après-midi par les policiers. Il est en garde à vue, mais les forces de l'ordre ne parviennent pas à établir un dialogue avec lui pour permettre de mener un interrogatoire.

"J'étais assis sur le banc. D'un coup je vois une dame en train de crier, en train de pleurer. Je vois un monsieur en train de courir avec un couteau dans la main", a expliqué un lycéen au micro de RTL, encore choqué. "J'étais sous le choc, j'étais tétanisé (...) le couteau il y avait du sang dessus".

L'assaillant est un Syrien de 31 ans, arrivé en Suède en 2013 où une demande d'asile a été acceptée. Il aurait quitté la Suède en automne 2022 parce qu'il ne parvenait pas à obtenir la nationalité. Il est arrivé à Annecy, où il était SDF et où il a essayé de transférer son droit d'asile politique de Suède en France.

Avec son statut de réfugié en Suède, l'homme pouvait voyager librement dans tout l'espace Schengen. En revanche, celui-ci ne lui permet pas de s'installer dans un autre pays européen. L'OFPRA a refusé le transfert de demande d'asile. L'homme était entré en France de façon légale et s'est maintenu en France de façon légale a précisé le ministère de l'Intérieur.

Un élève de terminale, Vincent, témoin de l'attaque dans un parc à Annecy, a raconté à RTL ce qu'il a vu. "On jouait au volley quand on a vu l'homme se diriger dans le parc et attaquer les enfants". Le témoin a ajouté : "On n'a pas compris tout de suite ce qu'il se passait, avant d'entendre les cris de demande à l'aide des parents".

Le jeune homme a indiqué que les élèves avaient immédiatement réagi en se mettant à l'abri. Une fois l'assaillant parti, "on a essayé de retourner au parc pour essayer d'aider les gens", a-t-il expliqué.

RTL Soir

DOCUMENT RTL - Attaque à Annecy : "On a essayé de réagir comme on pouvait", raconte un témoin du drame

Les quatre mineurs victimes de l'assaillant, âgés de 22 mois à 3 ans, se trouvent dans un "état d'urgence absolue". Les blessés sont un garçon de 22 mois de nationalité néerlandaise, une petite fille anglaise de 3 ans. Un garçon et une fille français de 2 ans qui sont cousins ont leur pronostic vital engagé. L'un d'eux est à l'hôpital de Genève, tandis les autres ont été transférés dans l'après-midi à Grenoble.

À ce stade, aucun antécédent psychiatrique ni aucun antécédent judiciaire ne sont connus a indiqué la procureure d'Annecy, ni en France, ni en Suède. Le mobile terroriste est écarté, mais l'état psychiatrique du suspect au moment de l'attaque n'est pas connu.

L'assaillant, parti de Suède il y a sept mois, est venu à Annecy, où il était SDF depuis cet automne. Il a cherché à transférer son statut de réfugié, qu'il détenait en Suède, en France. L'OFPRA, chargé d'étudier les demandes d'asile en France, a refusé ce transfert, dans une décision notifiée au ressortissant syrien le 4 juin. L'homme est entré en France de façon légale.

Sur les six personnes blessées lors de l'attaque à Annecy, cinq sont en urgence absolue, a indiqué Line Bonnet-Mathis, procureure de la République d'Annecy lors d'un point presse. Un des adultes a été blessé plus légèrement. Quatre mineurs ont été blessés par un couteau, de type Opinel.

L'assaillant vivait sous le statut de réfugié en Suède depuis 2013, et avait quitté le pays (où il avait une femme et un enfant de nationalité suédoise), pour arriver en France et faire une demande de statut de réfugié en novembre 2022. Une demande dont le refus lui a été notifié le 4 juin.

Contactée par RTL, la belle-mère de l'assaillant a indiqué qu'Hanoun, d'origine syrienne, avait quitté la Suède il y a sept mois, en y laissant femme et enfant, après quasiment dix ans passés dans le pays. "Il est parti de Suède il y a 7 mois sans prévenir personne. Sa femme s’est réveillée un matin et Hanoun avait disparu. Il lui avait dit qu’il avait un rendez-vous chez le dentiste mais il a menti, il n’est jamais revenu."
Et d'ajouter : "Il ne pouvait pas avoir de titre de séjour. Il voulait donc déménager en France pour essayer d’obtenir un titre de séjour là-bas", révèle-t-elle.

L'assaillant syrien a dit à deux reprises, en anglais lors de l'attaque : "Au nom de Jésus-Christ", peut-on entendre dans une vidéo consultée.

L'assaillant, qui portait une croix chrétienne quand il a été interpellé, s'était présenté comme un "chrétien de Syrie" lors de sa demande d'asile à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) le 28 novembre 2022.

La Première ministre Elisabeth Borne et la procureure de la République d'Annecy Line Bonnet-Mathis ont pris la parole face aux micros et caméras. Il n'y a "aucun mobile terroriste apparent" a noté la procureure pendant ce point presse. "En l'état il n'y a pas d'éléments qui pourraient nous laisser entendre qu'il y a une motivation terroriste", a indiqué la magistrate, précisant que l'enquête était ouverte pour tentative d'assassinats. L'auteur des faits est également inconnu des services de renseignement et n'a pas d'antécédent psychiatrique "identifié", a précisé Elisabeth Borne. "Nous sommes bouleversés par cet acte odieux, inqualifiable, a continué la Première ministre. L'enquête permettra de préciser à la fois le parcours, le profil de cet assaillant et naturellement toute la lumière devra être faite. Mais aujourd'hui, c'est le temps de l'émotion, et nous sommes ici avec le ministre de l'Intérieur aux côtés des habitants d'Annecy pour exprimer tout le soutien et toute la solidarité de la nation", a-t-elle expliqué devant la préfecture de Haute-Savoie, à quelques centaines de mètres du lieu de l'agression.

"Je courais au bord du lac, et je vois tout d'un coup des dizaines de personnes qui courent dans le sens contraire. (...) Il y a une maman qui me dit 'courez, courez ! Il y a quelqu'un qui poignarde tout le monde tout au long du lac, il a poignardé des enfants, courez !'", a témoigné l'ancien footballeur professionnel Anthony Le Tallec dans une story Instagram.
"Je continue et je le vois qui arrive en face de moi, sur l'herbe. Je vois des flics qui sont à cinq, 10 mètres derrière lui (...). Il arrive vers moi, donc je m'écarte. Et je vois qu'il fonce tout droit vers des papys et mamies, et là il attaque le papy, il le poignarde une fois", poursuit-il.
"Il attaque une fois deux fois, et là ils commencent à tirer, donc là ils tirent devant moi, sur la personne, donc il tombe à terre (...). Moi je continue ma course, et je vois des enfants par terre, très malheureux, des enfants touchés", a-t-il témoigné.

Le réfugié syrien qui a fait six blessés portait une croix chrétienne quand il a été interpellé. Dans son dossier de demande d'asile déposé en France, il s'est déclaré "chrétien de Syrie", a rapporté de son côté une source policière.

Aeteadal K., une réfugiée syrienne de 50 ans qui avait été en contact avec lui à Trollhättan, en Suède, a indiqué à l'AFP à Stockholm qu'il avait "quitté la Suède pour la France il y a sept mois".

L'homme vêtu d'un short noir, un foulard bleu noué sur la tête, s'est dirigé vers les poussettes et s'est attaqué aux enfants sur une aire de jeu, selon plusieurs vidéos de l'attaque. Sur ces images, on peut voir un homme de corpulence moyenne courir au milieu d'une pelouse couteau à la main.
Selon différents témoignages, l'homme a tenté de s'enfuir de l'aire de jeu et attaqué une personne âgée avant d'être interpellé très rapidement par la police, qui a ouvert le feu.

Invité de RTL, le sénateur de Haute-Savoie, Loïc Hervé (Les Centristes - Le Nouveau Centre) a condamné la récupération politique déjà amorcée par certaines personnalités politiques. "Vous avez déjà des responsables politiques qui anticipent sur des informations que nous n'avons pas, pour faire de la politique politicienne. Je trouve ça dégueulasse !", a-t-il tancé.

RTL Midi

ANNECY - Le sénateur de Haute-Savoie dénonce une récupération politique "dégueulasse"

08/06/2023 à 12:46 — 01m48s

Une cellule de crise a été installée à la préfecture de Haute-Savoie, qui a aussi mis en place un dispositif d'information à destination du public, joignable au 04 50 33 61 33.

Laetitia, maman de deux enfants qui confinés dans une école à proximité, témoigne sur RTL : "Il n'y a pas d'enfants de l'école touchés, c'est principalement des enfants dans les poussettes et en fait, c'est un petit parc, tous nos enfants jouent le soir dans ce parc. C'est très dur, c'est très très dur. On n'a qu'une envie, c'est de récupérer nos enfants", ajoute la mère de famille, la voix brisée par l'émotion.

RTL Midi

ANNECY - "Tous nos enfants jouent le soir dans ce parc", témoigne une mère de famille

08/06/2023 à 12:25 — 01m01s

Éric Zemmour a réagi à la mi-journée pour se dresser contre ceux qui dénoncent les récupérations de ce drame. "Vous avez le droit d'être en colère. Vous avez le droit de refuser ces francocides", écrit-il sur Twitter.

La patronne des députés Renaissance Aurore Bergé a été accusée par les oppositions de "récupérer" le drame d'Annecy, après avoir appelé à ce que "l'humanité" prenne le dessus sur les débats concernant la réforme des retraites.

"Être en ce moment dans l'hémicycle avec une espèce de bataille de chiffonniers sur une recevabilité ou non d'amendements nous paraît en total décalage par rapport à l'effroi qui à mon avis submerge notre pays", a déclaré devant la presse Aurore Bergé. "Nous voulons dire notre totale solidarité, que nos pensées aujourd'hui ne sont tournées que vers les familles et celles et ceux qui sont à leurs côtés", a-t-elle ajouté. Et d'insister : "c'est aujourd'hui ce que nous devrions retenir, avoir de l'humanité".

Les oppositions qui bataillaient dans l'hémicycle sur les retraites ont vivement réagi à ces propos. "Instrumentalisation absolument odieuse. La dignité est manifestement incompatible avec le macronisme", a dénoncé sur Twitter Manuel Bompard, coordinateur de LFI. "Vous reste-t-il un honneur Renaissance", a aussi demandé l'écologiste Sandrine Rousseau. A l'extrême droite, Caroline Parmentier (RN) a critiqué une "indécence totale".

C'est par un tweet à la formulation sobre que la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, a réagi elle aussi. "C’est avec effroi et horreur que nous apprenons l’agression de jeunes enfants à Annecy par un individu armé d’un couteau, a-t-elle écrit. Mes pensées accompagnent les victimes et leurs proches."

L'identité syrienne de l'agresseur a été confirmée, a annoncé une source proche du dossier à l'Agence France Presse.

Le chef de fil de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a lui aussi rapidement réagi après l'attaque d'Annecy. "Comment est-ce possible ? Attaquer des petits !, s'exclame-t-il sur Twitter. Les frapper avec un couteau ! Notre cœur est en miette à devoir le vivre. Aux enfants notre affection douloureuse. Aux parents toute notre compassion affligée", a conclu Jean-Luc Mélenchon.

Aux alentours de 9h45, un homme s'est approché de familles et a blessé à l'arme blanche quatre enfants en bas âge. L'homme a déclaré être syrien et être né en 1991. Il est demandeur d'asile et a fait sa demande à l'Ofpra le 28 novembre dernier. Il avait obtenu le statut de réfugié en Suède depuis 2013. Il était donc présent au sein de l'UE de façon régulière.
On ignore pour l'heure ses motivations. Le parquet antiterroriste n'est pas saisi pour l'instant mais suit la situation avec attention.

L'homme n'a pas été grièvement blessé par la police et a été placé en garde à vue. Il est actuellement entendu par les enquêteurs auprès desquels il s'exprime en anglais.

Le journal RTL

ANNECY - Ce que nous savons de l'attaque au couteau

08/06/2023 à 11:31 — 01m00s

Une jeune femme qui se trouvait près de la scène, a témoigné au micro de RTL. "J'ai vu énormément de pompiers, énormément de policiers, le Samu et tous les policiers qui étaient en train de débouler à toute vitesse. Je n'avais jamais vu ça, vraiment. On sentait la peur. On voyait les jeux pour enfants de loin, avec les banderoles rouges et blanches. J'étais vraiment pas loin, mais je n'ai pas entendu des coups de feu ou quelqu'un hurler. Je n'ai pas entendu un bruit", raconte-t-elle.

"J'ai une petite fille. J'imagine pas les parents, les enfants, je n'ose pas imaginer comment ils sentent. Moi déjà, je suis tétanisée. Eux, je n'ose pas imaginer", ajoute-t-elle.

RTL Midi

ANNECY - "On sentait la peur", confie une témoin de la scène à RTL

08/06/2023 à 11:14 — 43s

D'après les informations du ministère de l'Intérieur, quatre enfants ont été blessés. Deux d'entre eux ont leurs pronostics vitaux engagés. Deux adultes ont également été blessés et l'un d'eux a un pronostic vital engagé
L'agresseur, qui se présente comme un Syrien de 31 ans, a été interpellé sans être grièvement blessé. Il avait obtenu le droit d'asile en Suède en 2013. Cet homme est en situation régulière au regard du droit européen et n'est pas fiché. Il avait fait une demande d'asile en France le 22 novembre dernier. Il était présent en Suède depuis 10 ans. Il a été placé en garde à vue à la PJ d'Annecy.

Le président de la République a, lui aussi, réagi après l'attaque d'Annecy. Dans un message publié sur le réseau social Twitter, Emmanuel Macron écrit : "Attaque d’une lâcheté absolue ce matin dans un parc à Annecy. Des enfants et un adulte sont entre la vie et la mort. La Nation est sous le choc. Nos pensées les accompagnent ainsi que leurs familles et les secours mobilisés.

La Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sont attendus sur place dans la journée.

"Effroyable attaque ce matin sur le Pâquier à Annecy. Toutes mes pensées aux victimes et aux familles" a tweeté le maire de la ville, François Astorg, en demandant au public "d'éviter le secteur du Pâquier pour le bon déroulement des opérations".

Une cellule de crise a été installée à la préfecture de Haute-Savoie, qui a aussi mis en place un dispositif d'information à destination du public, joignable au 04 50 33 61 33.

En hommage aux victimes de l'attaque d'Annecy, les députés rassemblés au sein de l'Assemblée nationale ont tenu à observer une minute de silence. La présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet a invité à cette minute de silence "pour eux, pour leurs familles", après cette "attaque gravissime".

L'assaillant est inconnu de la justice, de la police et des renseignements, d'après des sources policières. Toujours selon la même source, l'homme a déclaré qu'il était de nationalité syrienne et demandeur d'asile. Il serait né en 1991 et s'exprime en anglais. Il a été interpellé et placé en garde à vue.

Le caractère terroriste ou non de l'attaque est en cours d'évaluation, selon une source proche du dossier.

Une attaque au couteau a eu lieu ce jeudi 8 juin 2023 à Annecy, au Parc du Paquier juste au bord du lac. "Plusieurs personnes dont des enfants ont été blessés par un individu armé d’un couteau dans un square à Annecy. L’individu a été interpellé grâce à l’intervention très rapide des forces de l’ordre", a tweeté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Le journal RTL

ANNECY - Ce que nous savons de l'attaque au couteau

08/06/2023 à 11:31 — 01m00s