C'est une première. L'académie de Créteil a été condamnée
par la justice pour ne pas avoir trouvé de place dans une classe spécialisée pour
un élève autiste. L'affaire a été portée par la mère de D., enfant autiste âgé
de 12 ans, et soutenue par l'association Toupi, Tous pour l'insertion.
Dans le cadre d'un référé liberté, une procédure où le juge
se prononce sous 48 heures, le tribunal administratif de Melun a enjoint, le 28
septembre, l'académie de Créteil à affecter D. en classe Ulis sous un délai de
dix jours. Les Ulis, pour Unités localisées pour l’inclusion scolaire, sont des dispositifs
qui permettent la scolarisation en petit groupe des élèves en situation de handicap. L'enfant était scolarisé depuis le CE1 dans ce type de dispositif mais
il avait été affecté en juin dans une classe de sixième classique, faute de
places en collège Ulis.
"C’est la toute première jurisprudence en la matière,
se félicite l'association Toupi dans un communiqué. Il est ainsi reconnu que
les services académiques ont une obligation de résultat quant à l’exécution des
décisions prises par les Maisons départementales des personnes handicapées en
matière d’orientation en Ulis."
Le tribunal précise dans son jugement que la décision de ne
pas affecter le jeune D. en Ulis “porte une atteinte grave et manifestement
illégale au droit pour tout enfant de bénéficier d’une scolarité adaptée à son
état de santé”.
C’est inadmissible de devoir passer par un juge
Séverine, mère de D. au "Parisien"
Dès le lendemain, le 29 septembre, la famille de D. a reçu une
notification d’affection dans une Ulis Troubles des fonctions cognitives du
secteur de Lagny-sur-Marne, à 40 minutes de chez lui, précise Le Parisien. D,
qui n'était pas scolarisé depuis la rentrée, doit intégrer l'établissement
cette semaine.
"C’est inadmissible de devoir passer par un juge pour
que la décision de la Maison départementale des personnes handicapées soit
respectée", déplore Séverine, la mère, dans le quotidien. "Il a un
petit niveau qui ne lui permettait pas de suivre en 6e classique, même avec une
auxiliaire de vie scolaire", ajoute-t-elle.
Pour Me David Taron, l'avocat de la famille, "désormais,
le principe est généralisable, on pourra multiplier les recours en référé liberté".
Il temporise cependant : "Ce qui est sanctionnable à chaque fois sera le
zéro solution, comme c’était le cas pour D. En revanche, il y aura toujours une
zone grise, lorsque l’enfant a une solution imparfaite mais que des moyens ont
été mis en œuvre par l’administration."
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