3 min de lecture
Mairie de Bellon (Charente), ville où a été assassiné Matthieu Dallibert, par le clan familial d'Isabelle Duché.
Crédit : Jack ma / Creative Commons
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Septembre 2024, cour d'Assises de Gironde. Isabelle Duché, la cinquantaine, est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Elle est accusée d'avoir commandité le meurtre de Matthieu Dallibert sept ans auparavant. La mère de famille n'est pas seule à être condamnée : son fils Nicolas écope de la même peine, et son gendre Damien Aristide de 30 ans de prison. Sa belle-fille, Alice, est elle condamnée pour recel de cadavre à du sursis.
Le verdict vient clore une affaire criminelle tentaculaire mêlant escroqueries et abus de faiblesse. L'enquête a mis au jour un système bien ficelé : avant d'être arrêtée, la matriarche faisait vivre sa famille au rythme des allocations et revenus perçus par des personnes vulnérables qu'elle parvenaient à attirer au sein de sa famille. Parmi elles : Matthieu Dallibert, tombé dans son piège une dizaine d'années auparavant.
Le jeune homme présente un léger handicap mental. Il a vingt ans quand il rencontre Laurine Duché, âgée de seulement 14 ans. Dans Enquêtes criminelles, la jeune femme raconte en exclusivité sa version des faits et accuse sa mère de l'avoir contrainte à attirer Matthieu au sein du clan familial. Et ce, bien que l'adolescente soit lesbienne et, à l'époque, bien plus jeune que Matthieu.
Cette femme, c'est Satan
Laurine, fille d'Isabelle Duché
"Elle a orienté Mathieu sur moi, chose que moi, je ne voulais pas parce que déjà, je n'aime pas les hommes, témoigne Laurine dans Enquêtes criminelles. Et un jour, elle m'a appelé en me disant que si je ne faisais pas ce qu'elle disait, on ne pouvait plus vivre parce que c'est comme ça que l'argent rentrait, plein de trucs comme ça. Et au bout d'un moment, j'en ai tellement eu marre d'en entendre tous les jours parler que j'ai cédé."
Pendant presque dix ans, Matthieu va devenir le souffre-douleur du clan Duché, humilié et chargé des pires corvées. "C'est devenu l'esclave qui devait faire à manger, qui devait faire le ménage, s'occuper des animaux, ramasser les crottes du chien. Et si Mathieu ne le faisait pas, il prenait des coups", raconte Laurine.
Elle décrit sa mère, qu'elle appelle désormais par son prénom, comme l'incarnation du diable. "Cette femme, c'est Satan", insiste-t-elle. "On se prenait des coups de canne, des coups de manche à balai, des cuillères en bois, des coups de pointe, des gifles, on se faisait tirer par les cheveux. C'est que des trucs comme ça. Il fallait toujours que ça aille en fonction d'Isabelle. Si Isabelle disait, il fallait absolument le faire."
C'est lui qui gérait, c'est lui qui descend de la voiture. C'est lui qui fait tout. Il a tout jeté dans les poubelles
Alice, petite-amie de Laurine, au sujet de Damien Aristide condamné pour l'assassinat de Matthieu Dallibert
En grandissant Laurine s'affirme et rencontre Alice, qui deviendra sa petite-amie. Elle aussi témoigne de la violence d'Isabelle et de sa famille vis-à-vis de Matthieu. "Je me rappelle, c'est quelque chose qui m'avait choqué, il avait un œil au beurre noir et il y avait des gendarmes qui arrivaient en même temps. Du coup, ils l'ont mis dans un coin avec des lunettes de soleil."
Car les autorités s'intéressent aux revenus de la famille Duché, et parviennent à mettre au jour leur système d'escroquerie aux allocations. Lorsque la famille est interpellée, les gendarmes s'inquiètent : Matthieu Dallibert, dont le nom apparaît comme bénéficiaires des allocations, manque à l'appel. Face aux enquêteurs, Damien Aristide, le gendre d'Isabelle Duché craque : la matriarche, raconte-t-il, lui a demandé de le tuer car il menaçait de tout révéler.
Il décrit son plan : ce jour-là, le 13 septembre 2017, aidé du fils Nicolas, Damien conduit Matthieu dans un hangar, la frappe à mort, démembre son corps puis brûle ses restes dans un poêle. Alice, la petite-amie de Laurine a elle été sommée de l'aider à nettoyer la scène de crime. "Il ne fallait pas que je touche à quoi que ce soit, raconte-t-elle. C'est lui qui gérait, c'est lui qui descend de la voiture. C'est lui qui fait tout. Il a tout jeté dans les poubelles. Après, il a été dans un champ pour les cendres et puis on est rentrés." Un mode opératoire censé faire croire à la disparition du jeune homme, et qui, in fine, prive sa famille d'une sépulture où se recueillir.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte