Le nourrisson "n'a pas été retrouvé pour l'instant", a indiqué à l'AFP le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, qui tiendra une conférence de presse mercredi à 11H00 au palais de justice. Vêtue d'un "pyjama rose bonbon", Djenah a les yeux marrons et quelques cheveux châtains. Elle a été emmenée dans un "maxi cosy avec une couverture rose" par son père, Steeve Beni Y Saad, 28 ans, cheveux courts et portant des lunettes de vue.
Le père se serait présenté mardi matin dans un foyer où vit la mère et aurait pris la fuite avec l'enfant, selon Le Dauphiné Libéré. Le couple était séparé à la suite de violences dont le père est suspecté sur sa compagne, cette dernière étant prise en charge par une structure accueillant des femmes battues.
Adopté en France en février 2006, ce dispositif consiste à lancer, en cas de rapt d'enfant mineur, une alerte massive via une cinquantaine de canaux de diffusion (radio, télévision, sites internet, panneaux de gare et d'autoroutes, panneaux d'affichage urbain, réseaux de la SNCF ou de la RATP, 22.000 bornes de la Française des Jeux) pour mobiliser la population dans la recherche de l'enfant et de son ravisseur.
Les particuliers peuvent relayer l'alerte via Facebook et des applications de smartphones. C'est la 19e fois qu'une telle alerte est déclenchée en France. Jusqu'à présent, elle s'est révélée efficace dans tous les cas, permettant à chaque fois de retrouver les enfants enlevés, sains et saufs.
Les alertes enlèvements représentent un dispositif très important. À la différence de l'appel à témoins classique, souvent cantonné à un département ou à une région, l'alerte enlèvement touche l'ensemble du territoire. C'est une décision qui n'est pas simple à prendre pour le procureur de la République", confiait à RTL Olivier Pedro-Jose, porte-parole du ministère de la Justice
Durant au moins trois heures, la soixantaine de partenaires, médias, associations, sociétés d'autoroute, s'oblige à diffuser régulièrement le message. Une décision lourde, qui relève du procureur de la République, comme le rappelle Olivier Pedro-Jose, porte-parole du ministère de la Justice : "C'est le procureur de la République qui décide. Il peut être en possession des critères et ne pas déclencher d'alerte enlèvement, s'il juge que ce message massif pourrait faire courir un risque supplémentaire à l'enfant. C'est une décision qui n'est pas simple à prendre".
Depuis 2006, il est arrivé que l'on renonce à déclencher ce plan, confie un haut magistrat. Mais cette prudence explique aussi son taux de réussite si élevé.