Il est connu comme le cerveau du "casse du siècle à Nice en 1976. Mais cela pourrait bientôt changer. Le procès de Jacques Cassandri, qui s'est ouvert ce lundi 12 février, pourrait remettre en cause ce "titre de gloire".
"Albert, il était sympathique, mais ce n'était ni un voyou, ni un cerveau". Ainsi parle Nadia, veuve de l'un des égoutiers du légendaire fric-frac à la Société Générale. Pourtant, le jeune Spaggiari a eu très tôt la vocation. Quand il fugue de chez sa mère à 16 ans, c'est pour aller à la rencontre de Salvatore Giuliana, le célèbre bandit sicilien.
Un an plus tard, il s'engage dans les paras. En Indochine, il est blessé, décoré... Et arrêté, déjà, pour le braquage d'un bordel de Hanoï. Ce n'est pas une question d'argent, mais surtout une question d'honneur. Les Tauliers avaient manqué de respect à ses copains. Il écope alors de cinq années de travaux forcés.
À sa sortie, ce braqueur héroïque travaille alors chez Fichet Bauche, un fabricant de coffre-fort. Sept ans plus tard, le casse du siècle se produit. Sans arme, ni haine, ni violence. Mais entre-temps, Albert Spaggiari repasse par la case prison. Pour ses activités politiques cette fois. Trois ans de prison pour propagande de l'Organisation armée secrète (OAS). Plus tard, il affirmera même avoir eu De Gaulle dans le viseur de son fusil Mauser, attendant un ordre de tirer qu'il n'a jamais reçu.
Spaggiari grenouille à l'extrême droite. Sa bande d'égoutiers à Nice, c'est moitié truands, moitié mercenaires. Sa bergerie dans l'arrière-pays niçois s'appelle "les oies sauvages", avec deux S en majuscules, comme les SS. On y trouvera d'ailleurs un portrait d'Hitler.
Et puis l'argent du casse, il n'en a pas vu la couleur, quasiment. Le peu qu'il avait, il l'a donné pour la cause... Il projetait même de faire sauter le siège du Parti Communiste en passant par les sous-sols de la place du Colonel Fabien. C'est d'ailleurs parce qu'il s'en vante qu'il se fait arrêter.
En cavale aux États-Unis, il propose ses services à la CIA. Évidemment, il se fait serrer mais il exige d'être arrêté par le plus grand flic de l'époque. Son meilleur coup reste son évasion spectaculaire dans le bureau du juge. Un saut de 8 mètres par la fenêtre, il rebondit sur une voiture et s'enfuit à moto.
Le propriétaire de la Renault 6 recevra un chèque de 5.000 francs en dédommagement, au nom d'Albert Mandrino. En cavale, Spaggiari envoie des cartes postales, il écrit des livres, se fait inviter à Apostrophes : "C'était un chic type, dit un complice "mais il travaillait un peu du ciboulot, il avait besoin de vedettariat. Et ça nous arrangeait bien".
Même sa mort, il la mettra en scène. Reste l'image d'un Mandrin des temps modernes. Un physique à la Dutronc, lunettes noires, cigare au bec... Spaggiari l'enfumeur.
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