L'agression remonte à avril 2013, en plein débat sur la loi sur le "Mariage pour tous". Les deux accusés ont été condamnés ce mardi 3 juin à 30 mois de prison, dont respectivement 12 et 15 mois de sursis avec mise à l'épreuve. Le tribunal correctionnel de Paris a reconnu la circonstance aggravante de l'agression en raison de l'orientation sexuelle.
Un troisième a été condamné à six mois avec sursis, pour n'avoir pas tenté d'empêcher le délit, et un quatrième, mineur au moment des faits, doit comparaître devant un juge des enfants.
L'agression dont avaient été victimes Olivier et Wilfred le 7 avril 2013 dans le quartier des Buttes-Chaumont (XIXe arrondissement de Paris) avait suscité l'émoi en plein débat sur le mariage homosexuel. De l'avalanche des coups est restée une photo : le visage tuméfié de Wilfred de Bruijn diffusé sur sa page Facebook après l'agression.
Caroline Mécary, avocate des victimes, a salué un jugement "parfaitement équilibré et tout à fait juste à la fois au regard des actes commis et de la personnalité" des mis en cause. Elle y a vu "un message très fort à l'égard de ceux qui seraient tentés d'agresser une personne en raison de son homosexualité".
La loi est de (leur) côté, la société est de (leur) côté.
Wilfried de Bruijn, la victime
"Le tribunal a décidé de dire non aux violences gratuites, aux actes lâches et de condamner officiellement la haine de l'autre pour ce qu'il est, homo ou autre chose", s'est félicité Wilfried. de Bruijn. Il a exprimé l'espoir que cette décision permette que "tous ceux qui souffrent de violences, de discrimination, sachent que la loi est de (leur) côté, la société est de (leur) côté", en les appelant à "ne pas se cacher".
Me Yann Le Bras, défenseur de l'agresseur le plus légèrement condamné, a "regretté le maintien en détention" mais salué une décision "mesurée". "Il (le jeune homme) a pris la mesure totale de la gravité de ce qui s'est passé (...) sa sincérité est passée à l'audience et avec une peine qui est inférieure aux réquisitions je crois que ce message a été entendu". Sur le fond du dossier, il y a vu la "bêtise absolue" d'un "effet de groupe" chez des jeunes gens "très alcoolisés".
C'est "une décision qui nous paraît juste", a salué Yohann Roszewitch, président de SOS Homophobie, partie civile. "Les coups ont commencé quand ils ont été identifiés comme étant homosexuels (...) il n'y avait pas d'autre motif," a-t-il dit, soulignant qu'en 2013, "l'ensemble des témoignages d'actes homophobes reçu par SOS Homophobie a augmenté de 80%, les agressions physiques de près de 50%".
Les deux agresseurs s'étaient excusés à l'audience, tout comme le troisième prévenu, qui avait pourtant nié jusque-là être présent lors de l'agression.
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