En Direct
3 min de lecture
Nicolas Charbonnier lors de son procès devant la cour d'Assises de Strasbourg., en 2016
Crédit : BENOIT PEYRUCQ / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Une histoire sordide. Au matin du 22 janvier 1986, à Strasbourg (Bas-Rhin), une mère trouve sa fille de 10 ans dans son lit, totalement terrorisée : pendant la nuit Marion a été violée, étranglée et laissée pour morte. Durant des semaines, les policiers montrent les photos d'auteurs de crimes recensés sur Strasbourg, à Marion. Aucun ne correspond aux souvenirs de la jeune fille.
Les semaines passent, et la vie de famille reprend comme si de rien n'était. Deux semaines plus tard, l'impensable se produit : le téléphone sonne chez Marion, et c'est son père qui décroche au bout du fil, il est sur écoute. À partir de l'enregistrement téléphonique, un profil de l'agresseur est établi par un psychiatre : il s'agit d'un homme jeune, pervers et sadique.
"J'ai une image, une ombre qui se penche sur moi, sur mon visage. Et après ça, je me souviens que je n'arrive plus à respirer. Je me dis que si cette personne ne me lâche pas, je vais mourir", raconte Marion dans Enquêtes Criminelles.
Deux mois plus tard, le 17 mars 1986, un nouveau crime est signalé à 2 km du domicile de Marion. Deux sœurs étudiantes, Martine et Patricia, se sont fait agresser au milieu de la nuit par un inconnu dans leur appartement se trouvant aussi au rez-de-chaussée d'un immeuble tranquille. Lorsque les policiers arrivent sur place, ils découvrent le cadavre de Martine dans la cuisine. Comme Marion, Martine aussi a été étranglée avec une cordelette.
J'ai été victime d'un agresseur qui avait le même mode opératoire.
Marion, victime de Nicolas Charbonnier
Qui est l'auteur des faits ? Où se cache-t-il ? Deux années passent sans apporter de réponse. Les policiers décident de faire un appel à témoins et demandent à France 3 de diffuser, dans le journal télévisé, l'enregistrement sonore de l'homme qui se présente comme Zorro. Le 21 janvier 2013, 27 ans après le meurtre de Martine, c'est le grand jour : les policiers se rendent près de Bordeaux pour arrêter Nicolas Charbonnier. L'homme est devenu père d'une fille et mène la vie d'un "Monsieur Tout-le-Monde".
Pour confronter l'homme à la réalité de ses actes, la juge organise une reconstitution des faits dans l'appartement même où Marion a été agressée 27 ans plus tôt. Charbonnier reconnaît deux crimes : l'agression de Marion et le meurtre de Martine. Les enquêteurs ne sont pas au bout de leur surprise, car un mois plus tard, Patricia, qui a appris dans les journaux l'arrestation de Charbonnier, écrit une lettre au procureur de la République.
"J'ai été victime d'un agresseur qui avait le même mode opératoire. Le souvenir de la cordelette qui m'étranglait la gorge, du couteau, de ma nudité et de l'homme masqué au-dessus de moi m'a jeté dans la nuit intérieure durant des années. Cela fait 28 ans que j'attends ce moment-là. Pas un soir, je ne me suis couché sans avoir la peur au ventre", confie Patricia.
Lors de l'enquête, les policiers placent sur une carte les différentes agressions et se rendent compte qu'elles s'inscrivent dans un rayon de seulement 2 km autour du domicile de la famille Charbonnier. Finalement, ce dernier n'est renvoyé devant la cour d'assises que pour deux affaires : le meurtre de Martine et la tentative de meurtre sur Marion. Le procès s'ouvre le 17 mars 2016 à Strasbourg et le verdict est rapidement rendu : Nicolas Charbonnier est condamné à la prison à perpétuité. Il ne fera pas appel de la décision.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte