L'opposition ukrainienne a refusé de soutenir la loi d'amnistie des contestataires adoptée par le Parlement afin de sortir le pays de la crise, tandis que la Russie a prévenu Kiev qu'elle pourrait revenir sur son soutien économique.
Le président russe Vladimir Poutine a fait savoir qu'il allait
"attendre la formation du nouveau gouvernement ukrainien" pour
s'assurer qu'il y a lieu de mettre en œuvre les accords conclus en
décembre sur une aide de 15 milliards de dollars. , au bord de la faillite, et Kiev espère
toucher deux milliards supplémentaires dans les semaines à venir afin
de régler ses créances, en particulier au Fonds monétaire international.
Le président russe a également, lors d'un entretien avec la chancelière allemande Angela Merkel, mis en garde contre "toute ingérence" qualifiée d'inadmissible dans les affaires intérieures de l'Ukraine. La Russie et les pays occidentaux s'accusent mutuellement de pressions dans la crise actuelle, née il y a deux mois du refus du président de signer , préférant un rapprochement économique avec Moscou.
Cette décision a été vécue comme une trahison par une partie de la population et le mouvement s'est radicalisé mi-janvier avec l'adoption de loi réprimant les manifestations. Des affrontement entre manifestants et police ont alors fait au moins trois morts à Kiev et hors de la capitale les contestataires ont occupé près de la moitié des administrations régionales.
En déplacement à Kiev, la responsable de la diplomatie européenne,
Catherine Ashton, a appelé à la fin de "la violence et (des)
intimidations, d'où qu'elles viennent".
Réunis lors d'une session extraordinaire sous haute tension destinée à mettre fin à la crise, les députés ont adopté mercredi une amnistie des manifestants arrêtés lors des heurts. Mais l'opposition s'est abstenue, dénonçant les conditions imposées par le parti des Régions au pouvoir, à savoir l'évacuation de certains des bâtiments publics occupés à Kiev.
Cette loi fait partie des exigences principales de l'opposition et
le président avait mis tout son poids dans la balance pour parvenir à
un accord ouvrant sur une sortie de crise, assistant personnellement
aux longues heures d'âpres négociations au Parlement. Faute d'accord, l'opposition a fait aussitôt savoir qu'elle restait mobilisée. "Ne croyez pas que l'opposition parlementaire va trahir Maïdan",
l'autre nom de la place de l'Indépendance, a lancé le leader du parti
nationaliste Svoboda, Oleg Tiagnybok, à quelques centaines de
manifestants transis de froid alors que le thermomètre chutait à près
de -20 degrés.
"Notre lutte va continuer!" a-t-il poursuivi.
Mardi, le Parlement, dominé par le parti du président, avait déjà
esquissé un geste d'ouverture avec l'abrogation des lois du 16 janvier
qui réprimaient presque toute forme de manifestation. Mais l'opposant Vitali Klitschko a accusé Ianoukovitch de vouloir
"gagner du temps" avec cette concession", dans un entretien au journal
allemand Bild.
Mercredi, les débats ont pris une tournure houleuse au Parlement. A l'ouverture de cette journée à rebondissements au Parlement,
Léonid Kravtchouk, premier président de l'Ukraine après l'indépendance
en 1991, avait souligné que son pays s'était retrouvé "au bord de la guerre civile".
Il a ensuite exhorté à l'adoption d'"un plan de règlement du
conflit", une intervention accueillie par une ovation de l'assemblée.
Le directeur du renseignement américain (DNI) James Clapper, a de
son côté estimé que Viktor Ianoukovitch avait la "ferme intention de se
maintenir au pouvoir" et aurait "probablement recours à l'intimidation
et aux moyens extra-légaux" pour assurer sa réélection en 2015.
A Kiev, où les contestataires sont désormais retranchés derrière de
hautes barricades composés essentiellement de sacs de neige, des
militants d'un groupe contestataire ont chassé manu militari du
ministère de l'Agriculture d'autres manifestants, plus radicaux, qui
l'occupaient depuis plusieurs jours.
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