La Tunisie est aujourd'hui en plein trouble. Plus de 200 personnes ont été arrêtées et des dizaines d'autres ont été blessées lors d'une nouvelle nuit de contestations à travers la Tunisie. Si des manifestations pacifiques sporadiques ont débuté la semaine dernière dans le pays, la contestation a dégénéré en émeutes dans la nuit de lundi 8 à mardi 9 janvier, où des heurts ont éclaté après la mort d'un homme durant une manifestation.
Au cours de la nuit suivante, 49 policiers ont été blessés et 206 personnes ont été arrêtées. Des fourrières, des bâtiments publics et des magasins ont également pris pour cible, a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur Khlifa Chibani, qui a accusé les casseurs d'avoir été payés par des meneurs politiques.
Un supermarché de la banlieue sud de Tunis a été pillé mardi 9 janvier au soir par des jeunes qui ont volé argent et marchandises. L'armée a été déployée autour de banques, Postes et autres bâtiments gouvernementaux sensibles dans les principales villes du pays, a indiqué le ministère de la Défense.
Sidi Bouzid, ville défavorisée du centre du pays d'où était partie en décembre 2010 la contestation sociale marquant le début des Printemps arabes, Kasserine, Gafsa, Jedaida, Tebourba... De nombreuses villes du pays sont concernées par ces manifestations. Cela dépasse largement le cadre de la capitale tunisienne.
Après plusieurs années de marasme économique et d'embauches massives dans la fonction publique, le pays est confronté à d'importantes difficultés financières. L'inflation a dépassé les 6% fin 2017 tandis que dette et déficit commercial atteignent des niveaux inquiétants.
Tunis a obtenu en 2016 une nouvelle ligne de crédits du Fonds monétaire international (FMI), d'un montant de 2,4 milliards d'euros sur quatre ans, en échange d'un programme visant à réduire les déficits. Les manifestants se révoltent dès lors contre la hausse des prix mais aussi contre un budget d'austérité entré en vigueur le 1er janvier, prévoyant des augmentations d'impôts.
Les militants de la campagne "Fech Nestannew" (Qu'est-ce qu'on attend, ndlr) lancée en début d'année pour protester contre les hausses de prix ont appelé à manifester massivement vendredi 12 janvier.
Ils réclament une révision de la loi de finances, qui a augmenté la TVA et crée différentes autres taxes, ainsi qu'une meilleure couverture sociale pour les familles en difficulté et une lutte plus efficace contre la corruption.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.