Le gouvernement d'indépendants de Mehdi Jomaâ a obtenu la confiance
de l'Assemblée dans la nuit de mardi à mercredi 29 janvier, avec pour mission de
sortir la Tunisie de sa profonde crise politique et d'organiser dans l'année des élections. Cent
quarante-neuf élus ont voté pour, 20 contre et 24 se sont abstenus
après un débat marathon permettant l'entrée en fonction de ce cabinet
qui devait recueillir le soutien d'au moins 109 députés.
La formation de ce cabinet a été le résultat de semaines de tractations ayant inclus l'essentiel de la classe politique. Il succède à l'équipe dirigée par les islamistes d'Ennahda, qui ont accepté de quitter le pouvoir pour laisser des indépendants conduire la Tunisie vers des élections. L'exercice s'est avéré plus difficile que prévu pour Jomaâ, qui de la fin de matinée à près de 01h00 du matin (00h00 GMT) a fait face notamment aux critiques de nombreux députés ayant accusé différents membres de son cabinet d'avoir occupé des fonctions importantes sous le régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali, chassé par la révolution de 2011. Le candidat au poste de ministre de la Justice, Hafedh Ben Sala, était particulièrement visé.
"Si vous allez voter pour ce gouvernement, vous signerez l'arrêt de mort de la révolution", a lancé un des élus, Hichem Hosni. "Élevons
le débat! Ca ne se fait pas d'accuser des gens alors qu'ils peuvent
être innocents", a répliqué le député Salah Chouaïeb. Aucune
preuve de ces accusations n'a été apportée, alors qu'aucune enquête
d'ampleur n'a été menée depuis la révolution sur les crimes commis
durant les deux décennies du régime de Ben Ali.
Le chef du gouvernement Mehdi Jomaâ a pour sa part voulu défendre les siens, assurant avoir fait son choix sur la base de "la compétence, (de) l'indépendance et (de) l'intégrité", tout en promettant de se pencher sur les accusations contre ses ministres soupçonnés d'avoir servi l'ancien régime. "S'il y a des ministres qui ne répondent pas à l'un de ces trois critères, je m'engage à réviser" la composition du cabinet, a déclaré Jomaâ, ministre sortant de l'Industrie.
Dans la matinée, Jomaâ avait fixé ses priorités dans son discours de politique générale, insistant sur la nécessité de rétablir la sécurité face au "terrorisme" et de créer les conditions pour relever l'économie afin que les élections puissent avoir lieu en 2014. Il ne faut "pas oublier les difficultés de cette période de transition : difficultés sécuritaires, économiques, sociales et politiques. Le but suprême est d'aller vers des élections libres et intègres", a déclaré cette personnalité peu connue du public mais réputée indépendante.
La Tunisie
est minée par l'essor d'une mouvance jihadiste depuis la révolution et
est aussi régulièrement déstabilisée par des conflits sociaux parfois
violents, en raison notamment du chômage endémique. Jomaâ a
ainsi appelé au "calme social", en référence aux grèves sauvages et
blocages réguliers d'entreprises, notamment publiques, pour les forcer à
des embauches. La formation de ce gouvernement doit constituer la dernière étape de "la transition vers la démocratie" entamée en janvier 2011. Son
entrée en fonction intervient tout juste après l'adoption dimanche,
après plus de deux ans de débats, de la nouvelle Constitution.
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