Le champion handisport sud-africain Oscar Pistorius revient à la barre ce lundi 14 avril pour un nouveau round de questions sans pitié du procureur Gerrie Nel, décidé à lui faire avouer qu'il se disputait avec son amie Reeva Steenkamp lorsqu'il l'a abattue.
Dans ce duel sans merci qui dure depuis mercredi dernier, l'athlète de 27 ans n'a pas droit à l'assistance de son avocat. Il a donc eu tout le week-end pour se repasser le film de ses cinq premiers jours consécutifs de déposition, durant lesquels il a demandé pardon à la famille de la jeune top-modèle, puis parlé de lui, handicapé de naissance devenu une icône du sport mondial - et surtout un amoureux au-dessus de tout soupçon.
C'est un menteur débectant
La soeur de Reeva Steenkamp
"Je n'avais pas l'intention de tuer Reeva ni personne d'autre" en cette funeste nuit de février 2013, a-t-il assuré. "Il essaye de convaincre le tribunal qu'ils étaient très proches et qu'il tenait à elle. Ce n'est pas vrai. C'est un menteur débectant", a commenté durant le week-end la soeur de Reeva Steenkamp, Simone, 48 ans, auprès du Daily Mail britannique.
Le procureur avait fait une entrée en scène fracassante ce mercredi, animé manifestement de la volonté d'aider Pistorius à soulager sa conscience. Il l'a bousculé avec la projection surprise d'une vidéo amateur où Pistorius s'entraîne au tir, puis accusé d'avoir explosé la tête de sa victime "comme une pastèque".
Il a ensuite longuement disséqué les textos échangés par le couple avant le meurtre, soulignant les traits de caractère qu'ils révèlent chez Pistorius, personnalité égocentrique comme le sport de haut niveau peut en produire, querelleur et abusif avec Reeva.
Son but : prouver que si Pistorius a fait des scènes pour le choix d'un CD en voiture ou un chewing gum mâché en public, il est parfaitement plausible qu'ils se soient disputés la nuit du drame comme l'affirment des voisins ayant entendu des cris.
Il a aussi multiplié les questions avec la logique d'un Hercule Poirot cherchant le détail incohérent, confrontant l'accusé aux photos prises par la police après le meurtre, l'accusant de "mentir". Où étaient les ventilateurs en cette chaude nuit de fin d'été austral? Comment Pistorius pouvait-il les déplacer sans rallonge électrique? Pourquoi la couette était-elle par terre au pied du lit à côté du jean de la victime ?
S'abîmant parfois dans de longs silences, Pistorius a assuré n'avoir "rien inventé", "pas changé sa version" et "dire la vérité". Si sa voix a flanché parfois, nouée par l'émotion, c'est parce que "je lutte pour ma vie", a-t-il dit.
"C'est la nuit où j'ai perdu la personne à laquelle je tenais le plus, je ne sais pas pourquoi les gens ne peuvent pas comprendre ça!", a-t-il sangloté.
Je lutte pour ma vie
Oscar Pistorius
Au fil de cet interrogatoire éreintant, le procureur a marqué des points, démontrant comment Pistorius fuit ses responsabilités, qu'il s'agisse du meurtre, de l'intention homicide ou même des infractions plus mineures versées au dossier.
"Si je vous dis que c'est illégal d'avoir les munitions de votre père dans votre coffre-fort, là-dessus au moins, diriez-vous que vous êtes coupable?", a encore lancé Nel. Prisonnier d'une ligne de défense consistant à nier tout en bloc, Pistorius a répliqué : "Je préférerais prendre conseil auprès de mon avocat". L'audience de vendredi s'est finalement achevée en suspens sur cette phrase assassine de Nel : "Vous saviez que Reeva était derrière la porte et vous avez tiré sur elle!" "Ce n'est pas vrai", a contré l'athlète, exténué.
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