Ouzbékistan : décès du président Islom Karimov

Il était depuis quelques jours "dans un état critique". Suite à une hémorragie cérébrale contractée samedi 27 août, sa fille Lola Karimova Tilliaïeva avait annoncé, lundi 29 août, que Islom Karimov était en réanimation. Ce vendredi 2 septembre, la mort du président ouzbek a été annoncée de manière officielle, rapporte l'AFP.

Karimov avait accédé au pouvoir le 24 mars 1990, en devenant Président de la République socialiste soviétique d'Ouzbékistan, puis en remportant la première élection présidentielle organisée en 1991, après la chute de l'URSS. Résultat du scrutin : 86% des voix, et une accession incontestée à la tête de l'État. Depuis, le "président" avait renouvelé sa mainmise sur le pays d'Asie centrale, en 1995, en organisant un référendum allongeant son mandat jusqu'en 2000, avec 100% des bulletins en sa faveur.

Torture et répressions sanglantes

En 2000, il est facilement réélu avec l'aval de 91,6% de ses compatriotes, avant que ce nouveau mandat soit lui aussi prolongé par référendum. De la même manière, en 2007 puis en 2015, il truste les élections présidentielles avec des scores rappelant la guerre froide et ses scrutins de façade : 88% et 90% des voix.

Parallèlement à cette gouvernance sans partage, Karimov oppressait les Ouzbeks, comme en témoignent les fréquentes condamnations des organisations internationales à son égard. Point d'orge de cette tyrannie constante, le massacre d'Andijan, le 13 mai 2005. Ce jour-là, les forces gouvernementales répriment une manifestation dans le sang, faisant 187 morts selon un bilan officiel, même si plusieurs ONG estiment bien plus important le nombre de victimes.