Nous allons continuer à espionner : après avoir annoncé vendredi uneréforme limitée des opérations de surveillance, le président américain
Barack Obama a enfoncé le clou samedi 18 janvier dans
une interview à une télévision d'Allemagne, où depuis des mois. Tout juste a-t-il concédé à
l'égard d'Angela Merkel que ces activités seraient telles qu'elles
n'affecteraient pas leurs relations, alors qu' selon Edward Snowden, l'ancien
consultant de cette agence de renseignement qui distille depuis l'été
des documents.
"Tant que je suis président des Etats-Unis, la chancelière allemande n'aura pas à s'inquiéter", a dit Obama dans cette interview à la chaîne publique ZDF enregistrée vendredi à Washington et diffusée samedi soir. Il insiste sur la relation "d'amitié et de confiance" qu'entretiennent les deux pays. Le portable de la chancelière elle-même sera peut-être épargné, mais de manière générale, il n'est aucunement question de renoncer à des pratiques qui servent "nos objectifs diplomatiques et politiques", a précisé le président américain.
"Nos agences de renseignement, comme les agences allemandes et toutes les autres, vont continuer à s'intéresser aux intentions des gouvernements de part le monde, cela ne va pas changer", a-t-il dit. Une affirmation en droite ligne avec les annonces faites vendredi à Washington. Le président a promis une réforme de la collecte des données téléphoniques, et de ne plus espionner les dirigeants des pays étrangers. Comme à Bruxelles, ou l'Union européenne "attend de voir se concrétiser" les engagements américains, le discours d'Obama a reçu un accueil réservé en Allemagne, pays dont la relation traditionnellement très forte avec le partenaire américain a été profondément déstabilisée par les révélations de Snowden.
Le
président de la commission des Affaires étrangères du Bundestag
(chambre basse du Parlement), Norbert Röttgen, issu du parti
conservateur CDU de la chancelière, a estimé que les annonces d'Obama
étaient "techniques" et ne répondaient "malheureusement pas au
véritable problème", parlant dans les colonnes du quotidien Tagesspiegel
samedi d'une "divergence transatlantique" dans la pondération de
liberté et sécurité. Plus que d'autres Européens peut-être les
Allemands sont très pointilleux sur le respect de la vie privée et des
données personnelles, marqués par l'expérience du Troisième Reich puis
de la dictature communiste dans l'ancienne RDA.
La confiance de l'Allemagne dans son partenaire américain ne sera restaurée que "quand nous aurons signé un accord qui protège de manière juridiquement contraignante les données de tous les citoyens", a déclaré, pour sa part, au journal Bild am Sonntag à paraître dimanche le ministre de la Justice, le social-démocrate Heiko Maas.
Au-delà
d'ajustements à la marge sur les méthodes de travail de la NSA, Berlin
voudrait conclure un accord de non-espionnage ("no-spy agreement") avec
les Américains, une revendication à laquelle Washington fait la sourde
oreille. Et Obama a expliqué à ZDF
pourquoi : "Ce n'est pas la peine d'avoir un service de renseignement
s'il se limite à (collecter) ce qu'on peut lire dans le (quotidien
américain) New York Times ou dans (le magazine allemand) Der Spiegel. La
vérité c'est que par définition le travail du renseignement est de
découvrir : que pensent les gens? que font-ils?".
Le président
américain est attendu à Bruxelles le 26 mars, une visite qui sera
l'occasion pour lui d'exposer ses positions de vive voix à ses
partenaires européens. "La confiance dans l'utilisation des flux de
données par les Etats-Unis a été ébranlée par les révélations sur les
programmes d'espionnage et a besoin d'être rétablie", a expliqué
vendredi la Commission européenne.
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