Plus de 100 personnes ont été tuées samedi 15 février dans le village d'Izghe, dans l'État de Borno (nord-est du Nigeria), par des hommes armés soupçonnés d'appartenir au groupe islamiste Boko Haram, a déclaré dimanche un élu de la région. "Selon
les informations que j'ai reçues jusqu'à présent d'Izghe, 106
personnes, dont une femme âgée, ont été tuées par les agresseurs, qui
sont soupçonnés d'être des combattants de Boko Haram", a indiqué
le sénateur Ali Ndume.
Boko Haram dit combattre pour l'instauration d'un État islamiste dans le nord du Nigeria, une zone à dominante musulmane. L'attaque a eu lieu samedi dans le village à majorité chrétienne d'Izghe, dans l'État de Borno, placé sous état d'urgence depuis mai 2013 par les autorités qui tentent de mettre fin à la rébellion islamiste. Celle-ci a fait des milliers de morts depuis 2009.
"Soixante morts ont été
enterrés et les autres doivent encore l'être", a déclaré le sénateur
Ndume. "Les attaques (de Boko Haram) deviennent chaque jour plus
fréquentes et plus meurtrières", a-t-il dit. Le porte-parole de
l'armée pour l'État de Borno, Mohammed Dole, a confirmé l'attaque mais a
refusé de donner davantage de détails, arguant que la zone est sous la
juridiction des forces opérationnelles internationales tchadiennes,
nigérianes et nigériennes.
Un cultivateur, qui dit avoir échappé au massacre en passant par dessus la clôture de sa maison puis en rampant pendant 40 minutes, a raconté que les agresseurs étaient allés de porte à porte pour rechercher ceux qui se cachaient.
"Les assaillants sont arrivés vers 21h30 (20h30 GMT)
à bord de six camions et pour certains en motos. Ils portaient des
uniformes militaires. Ils ont demandé aux hommes de se rassembler à un
endroit, et ils ont commencé à les taillader et massacrer", a-t-il dit.
Selon ce témoin, il n'y avait pas de forces de sécurité dans le village quand les agresseurs sont arrivés.
Le
chef du gouvernement de l'Etat de Borno, Maina Ularamu, a ajouté que
les assaillants ont aussi "pillé des commerces et des magasins de
produits alimentaires, chargé leur butin dans des voitures appartenant
aux habitants et ils ont fui dans la brousse". L'attaque a privé
des centaines de villageois de domicile, a ajouté le responsable qui
devait se rendre à Maiduguri examiner les mesures humanitaires et de
sécurité à prendre après une série de raids dans la région.
Samedi, des centaines de villageois avaient déjà fui leur domicile pour se réfugier à Maiduguri, capitale de l'Etat, craignant un nouveau raid de Boko Haram après le massacre par le groupe islamiste de 43 personnes dans deux attaques séparées dans la région.
Par ailleurs, selon le porte-parole militaire Mohammed Dole, des hommes armés ont aussi attaqué samedi un village de pêcheurs sur le lac Tchad. Un habitant a raconté que les assaillants avaient ouvert le feu, provoquant la noyade d'habitants qui fuyaient dans le lac. Aucun bilan n'était disponible dans l'immédiat.
L'armée nigériane poursuit une
vaste offensive contre Boko Haram depuis mai dernier dans les Etats de
Borno, d'Adamawa et Yobe, tous trois placés en état d'urgence dans le
nord-est du Nigeria. Mais les
islamistes continuent leurs attaques et attentats, s'en prenant aux
forces de sécurité, à la minorité chrétienne mais aussi aux milices
d'auto-défense anti-Boko Haram formées par des habitants avec l'aide de
l'armée. Le président Goodluck Jonathan a exprimé sa frustration
devant la difficulté à combattre Boko Haram et a remplacé le mois
dernier les chefs de son armée.
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