Huit adolescentes ont été kidnappées dans le nord-est du Nigeria par des membres présumés du groupe islamiste armé Boko Haram, qui a déjà revendiqué ce lundi 5 mai l'enlèvement sans précédent de plus de 200 lycéennes, plongeant leurs familles dans le désarroi.
L'annonce de nouveaux rapts intervient alors que la menace de Boko Haram de vendre comme "esclaves" les lycéennes enlevées le 14 avril, contenue dans une vidéo, a suscité une indignation mondiale.
Lundi, le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, avait revendiqué le kidnapping de 276 lycéennes, dans un lycée de Chibok, également dans l'Etat de Borno, région d'origine de l'insurrection qui a fait des milliers de morts depuis son déclenchement en 2009.
Vendre (les lycéennes) sur le marché
Abubakar Shekau
Dans une vidéo obtenue lundi par l'AFP, Shekau explique qu'il va "vendre (les lycéennes) sur le marché" et qu'elles sont traitées en "esclaves". "Depuis le début, nous imaginions ce qui pourrait arriver à nos filles aux mains de ces gens abominables. Aujourd'hui, Shekau a confirmé nos craintes", a déclaré Lawal Zanna, dont la fille figure parmi les captives.
L'enlèvement a provoqué une vive indignation dans le pays, où des centaines de parents des lycéennes enlevées s'étaient rassemblés jeudi pour une marche de protestation, mais aussi à l'étranger, où il a fait la une de nombreux journaux.
Ce Mardi, Al-Azhar, plus haute autorité religieuse de l'islam sunnite, a appelé Boko Haram à relâcher les lycéennes. Dans un communiqué publié au Caire, Al-Azhar, siège de la prestigieuse université islamique du même nom, a souligné que faire du mal à ces jeunes filles est "totalement contraire aux enseignements de l'islam et à ses principes de tolérance", et appelé "à la libération immédiate" des lycéennes.
C'est évidemment une situation qui brise le coeur
Barack Obama
"C'est évidemment une situation qui brise le coeur, une situation révoltante", a déclaré de son côté le président américain Barack Obama. "Boko Haram est l'une des pires organisations terroristes au niveau local ou régional. (Ses membres) tuent sans pitié depuis des années, et nous cherchions déjà à établir une plus grande coopération avec les Nigérians" pour lutter contre le groupe.
Cet enlèvement de masse "pourrait être l'événement qui aide à mobiliser la communauté internationale toute entière" contre cette organisation, a ajouté Obama qui a proposé à son homologue nigérian Goodluck Jonathan l'aide des Etats-Unis pour tenter de retrouver les jeunes filles. Une équipe d'experts américains, composée de militaires et policiers notamment, a déjà été envoyée sur place pour aider les autorités nigérianes.
Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, dénonçant des kidnappings "écoeurants", a lui aussi indiqué que Londres apportait une "aide concrète" au Nigeria.
Vendre les adolescentes s'apparenterait à un crime contre l'humanité, a prévenu l'ONU.
Au total, 276 lycéennes avaient été enlevées il y a trois semaines. Plusieurs dizaines ont réussi à s'enfuir mais plus de 220 seraient toujours aux mains des insurgés, selon la police.
Depuis l'attaque, les familles ont critiqué l'action de l'armée, qu'elles accusent d'avoir négligé l'affaire depuis le départ. Les militaires assurent avoir lancé une vaste opération de recherches, notamment dans la forêt de Sambisa où Boko Haram a installé des camps fortifiés.
Le département d'Etat américain avait indiqué disposer d'informations selon lesquelles les adolescentes auraient été emmenées dans des pays voisins, se faisant l'écho de déclarations - non confirmées - de responsables locaux à Chibok. Ces derniers avaient affirmé récemment que les captives avaient été vendues comme épouses à des combattants islamistes du Cameroun et du Tchad.
Mais les autorités tchadiennes et camerounaises ont indiqué que les lycéennes n'étaient pas dans leurs pays. Pour Enoch Mark, critique virulent du gouvernement depuis que sa fille a été enlevée, l'action de l'armée nigériane reste largement insuffisante.
Le président nigérian Goodluck Jonathan, affaibli par les critiques contre la corruption de son administration et son impuissance à juguler les violences, espérait que le Forum économique de l'Afrique, sommet commençant mercredi à Abuja, mettrait en valeur les progrès économiques du pays et non ses graves problèmes politiques, sécuritaires et sociaux.
Mais la vague de violences a focalisé l'attention sur Boko Haram. Le groupe islamiste armé, qui dit vouloir créer un Etat islamique dans le Nord à majorité musulmane, a promis de continuer ses attaques.
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