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3 min de lecture
Benjamin Netanyahu à Jérusalem, le 16 novembre 2014 (archives).
Crédit : GALI TIBBON / POOL / AFP
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Benjamin Netanyahu a pressé jeudi la
Cour pénale internationale (CPI) de rejeter la demande d'adhésion
palestinienne car selon lui cette demande n'émane non pas d'un Etat, mais
d'une "entité" liée selon lui à une organisation "terroriste".
"Nous attendons de la CPI qu'elle rejette la demande hypocrite faite
par l'Autorité palestinienne, qui n'est pas un Etat, mais une entité
liée à une organisation terroriste, le Hamas, auteur de crimes de
guerre", a dit M. Netanyahu selon un communiqué publié par ses services.
Il s'exprimait après avoir réuni certains de ses collaborateurs au
ministère de la Défense à Tel-Aviv pour discuter de la réponse à
apporter à la demande d'adhésion à la CPI signée la veille par le
président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Exaspéré par le blocage complet de l'entreprise visant à créer un
Etat palestinien indépendant coexistant avec Israël, Mahmoud Abbas a mis
mercredi à exécution une menace brandie depuis des années en signant la
demande d'adhésion à la CPI. La cour, qui siège à La Haye, a pour
mission de poursuivre les auteurs de génocides, crimes contre
l'humanité ou crimes de guerre.
Une adhésion à cette cour est censée permettre aux Palestiniens
d'engager des actions légales contre des dirigeants israéliens pour
leur conduite des différentes guerres comme celle de juillet-août 2014
à Gaza, ou encore pour les agissements en tant qu'occupants.
Avec une telle demande, Mahmoud Abbas a tiré les conséquences de l'échec
mardi de plusieurs mois d'efforts pour faire adopter par le Conseil de
sécurité de l'ONU un projet de résolution qui aurait donné trois ans
aux Israéliens pour évacuer les territoires occupés.
Le texte palestinien a été rejeté par le Conseil de sécurité. La
demande d'adhésion à la CPI ressemble à l'une des dernières cartes de
M. Abbas. Après des mois de tensions, elle a comme prévu été perçue par
les responsables israéliens comme une déclaration de guerre
diplomatique.
L'Etat d'Israël est un Etat de droit, avec une armée morale, respectueuse des conventions internationales
Benjamin Netanyahu
"L'Etat d'Israël est un Etat de droit, avec une armée morale,
respectueuse des conventions internationales, et nous protégerons nos
soldats tout comme ils nous protègent", a prévenu le Premier ministre
israélien.
L'escalade diplomatique de M. Abbas lui a aussi attiré une très vive
réaction des Etat-Unis, principal allié d'Israël mais aussi important
bailleur d'aide à l'Autorité palestinienne. Le département d'Etat a dit
"s'opposer avec force" à une démarche "totalement contre-productive"
qui non seulement "ne fait rien pour les aspirations du peuple
palestinien", mais "alourdit sérieusement le climat" avec les
Israéliens.
Les Etats-Unis s'opposent depuis toujours aux démarches unilatérales
des Palestiniens devant les organisations internationales et défendent
le principe de négociations directes israélo-palestiniennes pour
résoudre le conflit.
M. Netanyahu semble, lui, vouloir mettre en doute la légitimité de
l'Autorité palestinienne à s'en remettre à la CPI. Les Palestiniens en
avaient déjà appelé à la CPI en 2009 pour qu'elle enquête sur les
"crimes de guerre" d'Israël durant l'offensive "Plomb durci" contre
Gaza (décembre 2008-janvier 2009).
Mais le procureur auprès de la CPI avait laissé à l'ONU le soin de
déterminer si la Palestine était un Etat et donc habilité à requérir
une enquête.
Depuis, la Palestine a été élevée au statut d'Etat observateur non
membre à l'ONU en 2012, ouvrant la voie à une adhésion à la cour
internationale.
D'éventuelles poursuites contre les dirigeants israéliens sont
cependant sujettes à de multiples aléas. Et les Israéliens se sont
empressés de souligner que des responsables palestiniens pourraient eux
aussi être appelés à rendre des comptes.
Le Hamas, quant à lui, a salué comme un "pas dans la bonne
direction" la demande d'adhésion à la CPI. La veille, le groupe
islamiste qui contrôle de fait Gaza et dont les relations avec M. Abbas
restent tendues, avait dénoncé "un échec supplémentaire des choix"
faits par M. Abbas après le rejet du projet de résolution à l'ONU.
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