Après avoir boycotté les festivités russes marquant le 70e anniversaire de la victoire contre l'Allemagne nazie la veille, Angela Merkel est arrivée à Moscou ce dimanche 10 mai et a déposé une gerbe sur la tombe du soldat inconnu, sorte de compromis diplomatique. Pour autant la chancelière allemande n'a pas hésité à déplorer, devant son hôte Vladimir Poutine, qu'"il n'y ait toujours pas de cessez-le-feu en Ukraine".
"Aujourd'hui, il n'y a toujours pas de cessez-le-feu en Ukraine", a déclaré Angela Merkel, selon ses propos traduits en russe, lors d'une conférence de presse commune avec le président russe. Tous les jours, nous recevons des rapports de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui expliquent de manière objective pourquoi le cessez-le-feu n'est pas respecté", a-t-elle indiqué. "On ne peut pas dire qu'une partie respecte les conditions de l'accord (sur le cessez-le-feu) à 100%, et l'autre ne les respecte pas", a précisé la chancelière. "C'est un processus très compliqué. Nous espérions qu'un cessez-le-feu serait obtenu. Mais malheureusement, cela n'a pas été le cas", a-t-elle ajouté.
Le cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine, où un conflit armé entre Kiev et séparatistes prorusses a fait plus de 6.200 morts en un peu plus d'un an, est formellement entré en vigueur suite à la conclusion des accords de paix Minsk 2, précédée par un marathon diplomatique entre Angela Merkel, Vladimir Poutine et les présidents français et ukrainien, François Hollande et Petro Porochenko.
Cependant, des combats sporadiques éclatent régulièrement dans l'Est, où depuis quelques jours les tirs ont gagné en intensité, y compris à Donetsk, bastion des séparatistes. "Malgré toutes les difficultés, le processus (de paix, ndlr) lancé à Minsk avance (...), et la situation est devenue plus calme" en Ukraine, a assuré pour sa part Vladimir Poutine.
"En ce qui concerne les plaintes sur le respect ou le non-respect des accords de Minsk, ces plaintes viennent des deux parties", de la part des séparatistes, comme de Kiev, a-t-il constaté. "Je suis convaincu qu'on ne peut assurer un règlement à long terme que via un dialogue direct" entre Kiev et les séparatistes, a ajouté le président russe, en assurant que la Russie ferait "tout son possible" pour y contribuer.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.