2 min de lecture
Un engin de chantier dans les décombres d'immeubles effondrés à Casablanca au Maroc, le 13 juillet 2014.
Crédit : AFP PHOTO / FADEL SENNA
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Au moins 23 personnes sont mortes dans l'effondrement d'immeubles, dans le quartier d'El Hank, à Casablanca au Maroc. Environ 55 personnes ont été blessées, dont une quinzaine restaient hospitalisées. Et les questions émergent ce lundi 14 juillet, quatre jours après l'accident, survenu dans la nuit de jeudi à vendredi 11 juillet.
Selon le colonel Ghadouani Abdelali, responsable de la protection civile, les familles ne signalent plus de disparu et les secours ne pensent plus retrouver personne. "Mais ça n'empêche pas de continuer des recherches, au moins jusqu'à la nuit prochaine".
Dans ce décor de désolation, plusieurs habitations voisines ont été évacuées en raison d'un risque "d'effet domino" qui a déjà fait s'affaisser un 4e édifice durant le week-end.
Des habitants parfois hagards tentent de récupérer dans le calme des effets personnels, tandis que des tractopelles se chargent du déblaiement. Parmi eux, le fils d'un propriétaire, décédé à 89 ans dans le drame, qui accuse d'une voix ferme. "La maison de mon père est à l'origine de tout ça. Il avait donné de l'argent pour pouvoir construire un 4e et un 5e étage. Si c'était dangereux, les autorités n'avaient qu'à interdire, c'est un crime", dit-il.
Jeudi soir, "des portes ne fermaient plus et la maison commençait à se déformer", raconte-t-il. Selon des habitants, des travaux étaient en cours dans un logement du rez-de-chaussée. "Nous sommes tous responsables car nous avons tous vu des habitants ajouter un 4e et un 5e étage, mais nous n'avons rien dit", enchaîne Abderrahim Gouti, un voisin dont l'immeuble a été évacué.
A proximité, Abdelali Saber, la trentaine, blessé dans l'effondrement, n'a peut-être dû son salut qu'à son téléphone portable, qui lui a permis d'appeler à l'aide avant même l'arrivée des secours. Une actrice, Amal Maarouf, a eu moins de chance : si des proches disent être parvenus à la joindre vendredi, son corps sans vie a été retrouvé dimanche, ainsi que celui de sa mère.
Au-delà d'une éventuelle lenteur des secours --qui ont dû interrompre plusieurs fois leurs recherches faute de matériel adéquat--, la presse revenait ce lundi sur la question des logements insalubres de Casablanca, capitale économique de cinq millions d'habitants.
En 2012, après un drame similaire ayant fait plusieurs morts, le ministère de l'Habitat avait estimé qu'entre 4.000 et 7.000 logements menaçaient de s'effondrer dans la ville. Et les programmes de réhabilitation qui ont été lancés ne résolvent pas le problème.
"Pourquoi des autorisations pour la construction de maisons avec un ou deux étages donnent-elles lieu plutôt à quatre ou cinq ?", s'interroge Aujourd'hui Le Maroc dans un éditorial intitulé "Plus jamais ça !". "Vétusté, manque d'entretien, corruption, ignorance et laisser-aller forment une liste d'ingrédients funestes", ajoute le journal. L'Economiste de son côté dénonce "une bombe à retardement" et "un secret de polichinelle".
Une enquête a été ouverte et les autorités ont promis des sanctions. L'entrepreneur qui réalisait les travaux en cours a été interpellé dès ce week-end et placé en détention.
Mais pour Abdelilah Gouti, frère d'Abderrahim, l'urgence est surtout de "trouver un toit pour tous". A la demande du roi Mohammed VI, 23 familles ont été relogées. "Nos femmes ont été logées dans un hôtel, mais nous, on nous a demandé de rester pour aider. Aujourd'hui lundi, nous sommes à la rue", avance Abdelilah. "Ensuite, avec l'enquête, viendra le temps de punir les responsables".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte