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2 min de lecture
Une manifestation à Washington, en juin 1968
Crédit : AFP / Archives, ARNOLD SACHS
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Il n'y a pas eu ici de grands grèves, mais le printemps 1968 était aussi agité aux États-Unis. L'année 1968 a ébranlé l'Amérique, elle a été un moment de bascule. Le président Johnson, empêtré dans la guerre du Vietnam, décide de ne pas se représenter.
Martin Luther-King est assassiné début avril. Bobby Kennedy, début juin, le soir de sa victoire à la primaire démocrate en Californie, qui allait le propulser, pensait une bonne partie de la jeunesse américaine, jusqu'à la candidature démocrate à la présidentielle, et peut-être à la Maison Blanche.
Que se serait-il passé si Kennedy avait battu Nixon en 1968 ? La guerre du Vietnam, que les dirigeants savaient déjà perdue, aurait-elle pris fin plus tôt ? C'est contre la guerre d'ailleurs que des étudiants se révoltaient aussi ici en 1968, dans les campus.
Il y a également des émeutes dans les rues de Chicago pendant la convention démocrate. Plus dans certaines villes des émeutes raciales. Des noirs dénoncent les violences de policiers blancs. On se souvient aussi des poings levés de deux athlètes américains noirs sur le podium des Jeux de Mexico.
Culturellement, c'est une année importante. Un exemple : la création de la comédie musicale Hair à Broadway. Le sexe, la drogue et le rock'n'roll bouleversent la culture populaire. Bref, c'est une erreur de ne juger Mai-68 qu'à travers le prisme français, sans comprendre ce qu'il se passait dans le reste de l'Europe, et ici aux États-Unis.
Washington a vite compris que Mai-68 n'était pas un mouvement communiste organisée par Moscou, une menace pour le bloc occidental. Au contraire.
Les difficultés de de Gaulle n'étaient pas pour déplaire aux Américains, qui se sont toujours méfiés de ce général français attaché à l'indépendance nationale. Il était sorti deux ans plus tôt du commandement intégré de l'OTAN. Il avait fait retirer les troupes de l'OTAN du territoire français.
Washington n'aurait certainement pas vu d'un mauvais œil le remplacement de de Gaulle par Pierre Mendès France par exemple, plus atlantiste. Je vais vous lire des extraits d'un rapport rédigé pour le président Johnson par Richard Helms, le directeur de la CIA, fin mai, cité notamment dans un livre du journaliste Vincent Jauvert. Pour la CIA, c'est de Gaulle, au pouvoir depuis dix ans, qui est responsable de la situation.
Que dit le rapport ? "Les gaullistes ont violé et perverti à plusieurs reprises leur propre Constitution (...) Ils traitent même l'opposition modérée avec dédain et indifférence". La France était "au bord du désastre", selon le directeur de la CIA, qui poursuit : "En refusant de démissionner, de Gaulle a attaqué frontalement les ouvriers et les étudiants". Il le traite "d'archétype de l'autocrate tout-puissant et provocateur".
Je pourrais continuer, mais ce rapport de la CIA pour le président Johnson concluait sur la possibilité d'une "guerre civile".
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