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Pékin : l'Asie-Pacifique veut renforcer son intégration économique
Les dirigeants réunis lors du sommet de l'APEC tentent de parvenir à des compromis malgré de vives tensions.
Les dirigeants de l'Asie-Pacifique réunis en sommet à Pékin tentent ce mardi de réduire leurs divergences sur l'intégration économique régionale, notamment entre les projets américain et chinois, sur fond de tensions géopolitiques.
Le président américain Barack Obama, son homologue chinois Xi Jinping, hôte du sommet, et le Premier ministre japonais Shinzo Abe, à la tête des trois premières économies mondiales, figurent parmi les principaux dirigeants de cette région produisant 57% de la richesse mondiale.
"Briser les diverses entraves"
Le forum de coopération économique de l'Asie-Pacifique (Apec) "doit jouer un rôle moteur et de coordination" et "briser les diverses entraves" pour ouvrir les "portes closes" au libre-échange dans la région, a lancé le président Xi, en ouvrant les travaux de la dernière journée du sommet.
Le numéro un chinois a échangé une poignée de main longue et chaleureuse avec les leaders, tels que le Premier ministre australien Tony Abbott, la présidente chilienne Michelle Bachelet ou Barack Obama. Mais il a expédié celle avec Abe, déclenchant les rires des journalistes présents.
Ambiance glaciale Xi/Abe
Dans les meilleurs termes, le président russe Vladimir Poutine et Xi Jinping ont échangé sourires et hochements de tête complices, tandis que le président américain, tout sourire, tapait sur l'épaule du président chinois. Barack Obama a brièvement rencontré ce lundi Vladimir Poutine en marge du sommet, sans avoir "le temps d'aborder les problèmes", selon un responsable américain, alors que les inquiétudes montent en Europe sur un renforcement militaire des séparatistes pro-russes en Ukraine, malgré les mises en garde occidentales à Moscou.
Ce lundi avait vu la première rencontre formelle entre Xi Jinping et Shinzo Abe, dans une ambiance glaciale, les relations entre Pékin et Tokyo étant très dégradées en raison d'un différend territorial et de vives dissensions de nature historique. Les deux hommes n'avaient jamais eu auparavant de sommet bilatéral.
La Maison Blanche a salué ce mardi la rencontre, jugeant qu'elle représentait une occasion de "réduire les tensions" entre les deux pays. Sur le plan commercial, "nous devons faire avancer vigoureusement la FTAAP (Zone de libre-échange de l'Asie-Pacifique)", a souhaité Xi Jinping, en référence au projet chinois, concurrent du projet américain de Partenariat trans-Pacifique (TPP).
Tensions
La Chine voudrait que le sommet s'engage clairement sur la FTAAP, un projet à long terme qui englobe toute la région et inclurait les autres projets de libre-échange tel que le TPP défendu par Washington, qui lui exclut la Chine en l'état et ne comprend que 12 pays riverains du Pacifique, dont le Japon, le Canada, l'Australie et le Mexique. Le TPP est perçu en Chine comme une manoeuvre américaine pour tenir à l'écart la puissance montante de la Chine, ce que Washington dément.
Parmi les "problèmes majeurs" à discuter, le président chinois a cité, outre l'intégration régionale, l'innovation, la croissance et les infrastructures pour développer "l'interconnexion" régionale. L'Apec a 25 ans cette année et ses 21 économies membres comptent désormais pour 40% de la population de la planète et 44% du commerce international.
Fastueux banquet, moyens grandioses
La Chine communiste a déployé toute la pompe et les moyens grandioses dont elle est capable pour ce sommet. Après un premier jour conclu par un fastueux banquet dans le quartier olympique de Pékin, le sommet se poursuivait ce mardi dans un grand complexe récemment bâti au bord d'un lac de Huairou, district en périphérie de la capitale chinoise.
Le site comprend un hôtel de luxe de conception futuriste, en forme de disque vertical, un centre de conférence inspiré de l'architecture des dynasties Han et Tang, des villas de VIP, une tour pagode d'où l'on peut voir au loin la Grande Muraille, ainsi qu'un centre d'exposition et de congrès pouvant accueillir 5.000 personnes. Le sommet a donné lieu à la traditionnelle "photo de famille" des dirigeants.
