Tokyo est sans doute l'une des capitales les plus vibrionnantes la nuit mais comme pour Cendrillon le douzième coup de minuit est fatidique : interdit de danser en boîtes, et la police veille au grain.
En raison d'une loi vieillotte de 1948 qui voulait combattre la prostitution dans les dancings, les fêtards japonais et étrangers n'ont en effet pas le droit de se déhancher, encore moins de "lasciver", passé midnight. Et si certains noctambules veulent ignorer les affiches "défense de danser" placardées à l'entrée des night-clubs, ils risquent d'être embarqués par la police, tels de dangereux criminels.
D'autant que ces dernières années la maréchaussée nippone a frappé fort pour faire appliquer cette interdiction, en multipliant les raids dans les haut-lieux de la vie nocturne tokyoïte. Mais voilà, les Jeux Olympiques se profilent à l'horizon 2020 et pour beaucoup, notamment des députés, il serait temps de mettre au rancart cette législation vermoulue.
Le mois dernier, une commission gouvernementale est elle-même convenue que cette "Loi sur le contrôle et l'amélioration du secteur du divertissement" devait être passablement dépoussiérée.
Pourquoi danser serait-il illégal? A l'évidence l'effet JO va jouer. On peut raisonnablement espérer que ça va changer d'ici à la fin de cette année.
Tsukasa Akimoto, patron de la commission
Il est d'autant plus temps qu'après des années durant lesquelles la police a gentiment fermé les yeux, ce n'est plus le cas depuis la mort en 2010 d'une étudiante de 22 ans lors d'une bagarre dans un night-club d'Osaka. Du coup, la plupart des dancings de la deuxième ville du Japon ont dû mettre la clé sous le paillasson.
A Tokyo, on est pour ainsi dire rentré dans la clandestinité, voire la résistance pour certains. Des patrons de clubs ont d'ailleurs été arrêtés juste pour avoir laissé les gens danser après minuit.
J'ai vu des clubs où soudain on coupait l'électricité, parce que des policiers rôdaient dans le quartier (...). Cette loi est vraiment bizarre
Ken Ishii, star de la techno
Aussi les propriétaires ne prennent-ils aucun risque : ils affichent tous bien en évidence le panonceau "interdit de danser" avec l'heure de fermeture, et, dans leurs publicités annonçant un événement particulier ils évitent soigneusement les mots qui pourraient mettre la puce à l'oreille des autorités comme "DJ", "danse", etc...
La police de la capitale ne semble pas encore tout à fait prête à assouplir la répressuion. Dans les années 80, elle a même renforcé l'application de la loi de 1948, après l'assassinat d'une adolescente dans une boîte disco de Tokyo.
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