La prochaine échéance électorale en Irak est particulièrement scrutée. Elle est la première depuis la défaite de l'État islamique (EI) dans le pays. Un enjeu crucial pour tenter de stabiliser l'Irak politiquement.
Riche en pétrole, l'Irak possède des infrastructures déficientes, en raison d'une corruption effroyable qu'aucun dirigeant n'a endigué depuis la chute de Saddam Hussein en dépit des promesses et des manifestations hebdomadaires contre ce fléau.
Les élections législatives se déroulent samedi 12 mai, mais certains irakiens, comme les militaires, policiers mais aussi les électeurs irakiens vivant à l'étranger, ont pu voter dès le 10 mai. En tout, selon la commission électorale qui organise et supervise ce scrutin, l'Irak compte près de 24,5 millions d'inscrits appelés aux urnes samedi pour élire 329 députés sur 7.000 candidats pour quatre ans. Parmi eux, 3,5 millions votent pour la première fois.
Les chiites au pouvoir depuis 15 ans risquent de perdre leur domination lors de ces élections. Au moins cinq listes chiites sont ainsi en compétition : parmi elles, celles du Premier ministre sortant Haider al-Abadi, de son prédécesseur Nouri al-Maliki et de Hadi al-Amiri regroupant les anciens du Hachd al-Chaabi, supplétif crucial dans la lutte contre l'EI.
Figurent aussi les listes des représentants de deux lignées de hauts dignitaires religieux, Ammar al-Hakim à la tête de Hikma et le leader populiste Moqtada Sadr qui a conclu une alliance inédite avec les communistes au sein de la "Marche pour les réformes".
Autre nouveauté : les Kurdes risquent de ne plus être faiseurs de rois, conséquence des mesures de rétorsion prises par le pouvoir central après le référendum d'indépendance de septembre. Les troupes gouvernementales ont repris la province pétrolière de Kirkouk et des territoires que les Kurdes contrôlaient de facto hors des limites officielles de leur région autonome. Ils risquent donc de perdre au moins une dizaine de sièges sur les 62 de la législature précédente.
Le vote va se tenir dans une situation délicate, l'Irak étant un point de rencontre de deux ennemis, l'Iran et les États-Unis. Pour éviter toute infiltration ou des incidents, les autorités ont annoncé la fermeture des frontières et de l'espace aérien le jour du vote. Cette mesure est prise à chaque élection pour éviter toute infiltration ou des incidents.
Alors que l'EI, qui a perdu l'ensemble de son territoire en Irak, a récemment menacé de s'en prendre aux électeurs, les votants étaient fouillés à deux reprises avant d'accéder au bureau de vote. Contrairement aux trois scrutins précédents organisés après la chute de Saddam Hussein en 2003, la campagne électorale n'a pas été accompagnée de violences malgré les menaces des jihadistes, très affaiblis.
Daesh a bien revendiqué l'assassinat d'un des candidats sur Telegram le 7 mai dernier. Mais l'enquête révélera peu de temps après que le meurtre est en fait l'oeuvre d'un de ses fils, dans le cadre d'une dispute familiale.
Un des candidats jouit d'une plus grande notoriété internationale que les autres. Il s'agit de Mountazer al-Zaïdi, le journaliste irakien qui s'était fait connaître en lançant ses chaussures contre l'ex-président américain George W. Bush à Bagdad en décembre 2008. Pendant son lancé, il avait aussi lancé : "Chien, c'est le baiser d'adieu du peuple irakien".
Le président américain de l'époque avait donné une conférence de presse d'adieu à Bagdad, après avoir déclaré la guerre en Irak en 2003.
Condamné à un an de prison pour "agression contre un chef d'Etat en visite officielle", Mountazer al-Zaïdi, considéré comme un héros par beaucoup dans le monde arabe, avait été libéré au bout de neuf mois pour bonne conduite. Craignant, il s'était réfugié au Liban où il vit et est père d'une petite fille. "Je ne regrette pas mon acte, au contraire ce que je regrette c'est de n'avoir pas eu à ce moment là une autre paire de chaussures", a-t-il affirmé à l'AFP.
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