Génocide rwandais : Kouchner reconnaît le "consentement implicite" de la France
RÉACTION - Bernard Kouchner regrette la décision de la France de ne pas se rendre aux commémorations du génocide rwandais, lundi 7 avril.

L'ex-chef de la diplomatie française, Bernard kouchner, se trouve en ce moment à Kigali au Rwanda, et il désapprouve formellement la décision de la France de boycotter les commémorations du génocide rwandais.
Et contrairement à Paul Quilès, qui rejetait toute responsabilité de l'armée française au micro de RTL, l'artisan du rapprochement entre Paris et Kigali en 2010, qui était au Rwanda en 1994, s'interroge sur le rôle de la France dans le génocide.
Bernard Kouchner est indigné par la décision française
"Nous étions sur un large chemin de réconciliation, les choses commençaient à être dites de part et d'autre, et nous retournons en arrière, ce qui est déplorable", regrette Bernard Kouchner.
"Pourquoi ne pas faire comme tout le monde ? s'interroge l'ancien ministre des Affaires étrangères. Pourquoi les Français se croient différents des autres ? Mais vous vous rendez compte, les autres ont fait ça beaucoup plus vite, s'emporte-t-il. Les Belges ont eu un vrai débat parlementaire avec une commission d'enquête avec des juges, nous nous avons fait une commission d'information, où par ailleurs comme j'étais le seul Français présent pendant le génocide, je n'ai pas pu parler".
Les Belges ont eu vrai débat parlementaire (...) nous nous avons fait une commission d'information
Bernard Kouchner
Bernard Kouchner réclame un "débat public" avec "des historiens de chaque côté". "Il faut prendre le temps que ça se dissipe, mais pas la guéguerre", regrette-t-il.
"Consentement illicite, implicite" de la France
Bernard Kouchner soutient des positions diamétralement opposée à celle tenues par Paul Quilès, le président de la commission parlementaire sur le génocide du Rwanda au micro de RTL.
"Est-ce que les troupes françaises ont elles mêmes assassiné à la main quelques tutsis, je ne le crois pas du tout, affirme Bernard Kouchner. Mais que tout a été préparé soit avec leur consentement illicite, implicite... c'est sûr."
"Depuis 1991, des diplomates Français ou des militaires en poste au Rwanda disaient : "'n génocide se prépare', rappelle le cofondateur de Médecins sans frontières. Nous n'en avons pas beaucoup tenu compte".
- Génocide rwandais : La France doit "regarder la vérité en face"
- Génocide rwandais : "Paul Kagame ne comprend que les rapports de force", regrette Paul Quilès
- Génocide rwandais : le Quai d'Orsay surpris par "des accusations en contradiction" avec le travail engagé
- Génocide rwandais : Alain Juppé, mis en cause par Kagame, crie au scandale
- Centrafrique : Ban Ki-moon appelle à éviter un nouveau "génocide"
- Génocide rwandais : la France annule sa participation aux commémorations
- Génocide au Rwanda : Paul Kagame accuse la France