États-Unis : sauf surprise, Donald Trump devrait être intronisé

Le 8 novembre dernier, les Américains ont voté pour des grands électeurs (538 en tout). Donald Trump a obtenu la majorité de ces grands électeurs, c’est pour cela qu’il va être président. Même si, quand on fait le total des voix, Hillary Clinton le devance de 2,5 millions de votes. C’est parce que dans presque tous les États, il suffit d’avoir la majorité des voix pour obtenir tous les grands électeurs de l’État. Ces grands électeurs vont se rassembler ce lundi 19 décembre, dans la capitale de chaque État. Ils vont voter pour le candidat qui est arrivé en tête dans leur État. Les résultats sont envoyés au Congrès, et ils seront comptés début janvier.

Les grands électeurs peuvent-ils changer d’avis, après les polémiques sur l’élection de Trump, et notamment l’interférence de la Russie ? Théoriquement, un grand électeur peut désobéir et voter pour un autre candidat. Dans ce cas, il est puni par une amende, mais son vote modifié est compté. C’est possible, et des manifestants vont se rassembler ce lundi dans les capitales de ces États pour leur demander aux grands électeurs de ne pas voter pour Trump. Si trente-sept d’entre eux changeaient d'avis, Hillary Clinton pourrait être élue. Mais pas de faux suspense : ça n’arrivera pas. Les opérations de recomptage dans trois États n’ont rien changé.

Il y a une autre hypothèse à laquelle se raccrochent des opposants à Trump, et notamment des célébrités de Hollywood qui ont tourné une vidéo pour appeler les grands électeurs, républicains et démocrates, à voter pour un autre républicain que Trump, plus modéré, plus expérimenté.

Car ils peuvent en théorie voter pour quelqu'un qui n’était pas candidat, qui n’est pas même pas une personnalité politique, mais qui rassemblerait l’Amérique fracturée en deux camps. Certains humoristes ont suggéré le nom de l’acteur Tom Hanks.

Mais tout cela, c’est de la politique fiction. Même s’il y a quelques grands électeurs qui désobéissent (il y en aura au moins au Texas), Donald Trump sera désigné.

Le système peut paraître absurde. Comme le disait Barack Obama il y a quelques jours - et il s’y connait, car autrefois il était professeur de droit constitutionnel -, c’est un vestige du passé.

Cela date du début du XIXe siècle, les États-Unis était encore très jeunes. Et pour les États du Sud, esclavagistes, où évidemment les Noirs n’avaient pas le droit de vote, c’était une façon d’empêcher les États du Nord, avec plus d’électeurs, de faire élire un président qui abolirait l’esclavage.

Depuis le 8 novembre, beaucoup d’Américains se mobilisent pour tenter de mettre fin à ce système de grand électeurs. Mais c’est improbable, parce que les petits États, qui comptent, qui sont déterminants, ne voudront pas que l’élection se joue uniquement dans les États les plus peuplées (Californie, Texas, Floride et New York).

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