Une gigantesque manifestation a réuni samedi 22 mars à Madrid
des dizaines de milliers de personnes, venues de toutes les régions
d'Espagne pour dénoncer "l'urgence sociale", le chômage et l'austérité,
marquée en fin de soirée par des incidents.
Certains manifestants
avaient traversé le pays, parcouru à pied des centaines de kilomètres,
d'autres les ont rejoints aux portes de Madrid.
Agitant des drapeaux de toutes les régions d'Espagne, une immense foule
avait envahi le centre de la capitale pour le plus grand défilé
organisé depuis ceux de 2012.
Nous sommes face à une situation extrêmement difficile
Les organisateurs de la manifestation
Les affrontements, qui ont fait des dizaines de blessés légers, ont éclaté en fin de manifestation, la police chargeant ou tirant des balles en caoutchouc contre plusieurs dizaines de jeunes qui jetaient des projectiles. Les jeunes ont aussi monté des barricades, enflammé des poubelles, cassé les vitres de banques à coup de chaises et de pots de fleurs. Non loin de là, d'autres ont installé des tentes sur une grande avenue dans l'intention d'y passer la nuit.
Les incidents ont fait 71 blessés légers dont 30
policiers et 41 manifestants, ont indiqué les services de secours Samur,
précisant que 13 personnes avaient été hospitalisées. La police a
interpellé 17 personnes.
Tous avaient le sentiment d'une grande injustice, de payer le marasme économique, les déficits publics et le sauvetage bancaire européen de plus de 40 milliards en 2012 tandis que, selon eux, les responsables de l'explosion de la bulle immobilière, de la corruption et des abus bancaires continuent de s'enrichir.
Comme un symbole, un gigantesque doigt d'honneur a surgi de la foule. "Le peuple se réveille. C'est fini la fête", assurait une pancarte accrochée au doigt. "Les responsables politiques ont transformé la politique en un commerce pour leurs intérêts", proclamait une pancarte orange montrant les membres du gouvernement de Mariano Rajoy.
Au
total, huit colonnes ont convergé vers la gare d'Atocha, à l'appel de
multiples organisations sociales, groupes de la mouvance des "indignés"
ou collectifs professionnels. La mobilisation rappelait les grands
défilés qui avaient marqué la poussée de fièvre sociale, retombée
depuis, ayant agité l'Espagne en 2011 et 2012. 1.700 policiers avaient été mobilisés samedi.
L'austérité sans précédent appliquée
par le gouvernement depuis son arrivée fin 2011 a donné lieu à deux
grèves générales en 2012, avec des centaines de milliers de personnes
dans la rue. La mobilisation s'est ensuite essoufflée, dans un
pays asphyxié par la récession, le chômage et un plan d'économies de 150
milliards d'euros.
"En 2014, nous sommes face à une situation
extrêmement difficile, une situation limite, d'urgence sociale, qui
exige une réponse collective et massive des salariés, des citoyens et du
peuple", ont affirmé les organisateurs dans leur manifeste. "Ce
système est en bout de course", disait samedi soir près d'une tente
Gabriel, un jeune manifestant de 26 ans venu d'Avila avec l'intention,
comme des dizaines de jeunes encore présents dans les rues, d'y passer
la nuit. Pour lui, alors que l'ex-chef du gouvernement Adolfo
"Suarez se meurt. C'est la fin d'un cycle. Il faut un nouveau processus
pour créer une nouvelle constitution".
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