Au lendemain de l'annonce de la destitution du président du Burundi Pierre Nkurunziza par les putchistes, les tirs à l'arme lourde ont cessé ce jeudi 14 mai en milieu de matinée à Bujumbra, la capitale. Quelques rafales de tirs étaient encore sporadiquement entendues, mais les tirs à l'arme lourde ont cessé autour de la Radio et télévision nationales (RTNB), toujours aux mains des militaires et policiers loyaux à Pierre Nkurunziza.
Le porte-parole des putschistes, Vénon Ndabaneze, a assuré que son camp contrôlait "pratiquement toute la ville". "Les soldats et policiers qui sont en train de se déployer sont fidèles à notre camp", a-t-il ajouté. Il restait cependant impossible de dire en fin de matinée jeudi qui avait les rênes du pouvoir à Bujumbura.
Pierre Nkurunziza se trouvait lui toujours à Dar es Salaam, en Tanzanie,
où il était en déplacement officiel mercredi au moment de l'annonce du
coup d'État, selon une source au sein de la présidence tanzanienne. "Il
est à Dar es Salaam, nous ne pouvons pas dire où", a dit cette source
sous couvert d'anonymat, précisant simplement que pour des raisons de
sécurité, le chef de l'État ne se trouvait plus dans l'hôtel où il était
la veille.
Selon des sources militaires, le cœur du camp loyal à Pierre Nkurunziza s'appuie sur la brigade spéciale de protection des institutions, avec le soutien de quelques autres unités. C'est cette brigade d'élite qui contrôlait jeudi encore la présidence, la RTNB et le siège national du parti présidentiel (Cndd-FDD). Toujours selon des sources militaires, le camp putschiste est lui organisé autour d'une autre unité d'élite de l'armée, le 11e bataillon parachutiste, qui contrôle au moins l'aéroport international.
Les policiers, qui avaient déserté le centre-ville mercredi après l'annonce du coup d'État par le général putschiste Godefroid Niyombare, étaient de nouveau déployés jeudi dans les rues de la capitale. Ils refusaient de dire aux ordres de qui ils répondaient. Des militaires, refusant eux aussi de dire à qui ils obéissent, étaient déployés à des points névralgiques menant dans les quartiers en périphérie, alors que l'activité étaient très réduite en centre-ville.
Le porte-parole des putschistes a reconnu que le contrôle de la RTNB leur échappait toujours, mais affirmé que son camp avait volontairement arrêté son offensive contre le bâtiment, pour éviter un bain de sang. "Nous avons stoppé notre attaque à la RTNB parce que nous ne voulons pas verser le sang inutilement", a-t-il ajouté, précisant que des discussions étaient toujours en cours avec l'autre camp pour tenter de stopper les affrontements.
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