C'est une sorte de Jacques Chirac qui jouerait du saxo. Bill Clinton n'est pas un saint, il a même beaucoup péché, mais on lui pardonne tout. Sourire franc, poignée de main chaleureuse, cette voix légèrement éraillée. Il est sympa, Clinton, il est cool, proche des gens... C'est bien comme ça qu'il a conquis les États-Unis, lui le plouc de l'Arkansas, l'orphelin avec une enfance à la Dickens.
Son père est mort dans un accident de voiture trois mois avant sa naissance. Sa mère s'est remariée à Roger Clinton. Un beau-père joueur et alcoolique, un jaloux qui bat sa femme, la menace de son flingue. À 14 ans, Bill défend sa mère avec un club de golf. Et plus tard, il vire le beau-père dans la plus petite chambre de la maison. Qu'on se le dise : le chef, c'est lui.
Il devient alors le 42e président des États-Unis. À l'époque, ça se passait plutôt pas mal. Le chômage baissait, Bill redonnait des droits aux minorités. CNN se moquait un peu : "Nous donnons chaque jour les deux opinions contradictoires de Clinton". Mais bon avec sa tchatche, ça passait bien.
Et puis vint Monica Lewinsky. Et cette tache sur sa robe bleue, devenue indélébile sur la présidence Clinton. Il frôle la destitution. Hillary fait chambre à part. Mais, elle lui pardonne. Au nom d'une ambition commune, et peut-être en souvenir de leur rencontre, un jour de juin 71, à l'université de Yale. Il l'accompagne au bureau des inscriptions, en fait il est déjà inscrit. Puis il l'emmène au musée de la fac, mais c'est fermé, il y a grève. Il va pourtant convaincre le gardien d'ouvrir les portes, rien que pour eux... Rien ne lui résiste.
Il y a les femmes mais aussi l'argent... Le départ de la Maison Blanche a été un désastre en terme d'image. Certains meubles du patrimoine ont été emportés, par erreur bien sûr. Bill Clinton a droit à un bureau payé par le contribuable, il choisit un penthouse de Manhattan loué à prix d'or.
Hillary se répand pour dire qu'ils sont fauchés, mais en 12 ans, il amasse plus de 100 millions de dollars grâce à ses conférences. Mais tout ça, c'était avant. Avec la campagne, il a tout arrêté. Pour redevenir Bill le populaire, le charismatique. L'atout charme d'Hillary, qui en manque tant. Bill qui emballe tout le monde, qui se fait des amis partout. Il en a un à Paris, un ami très cher. Il s'appelle Jacques Chirac.