Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a de nouveau frappé l'Afrique. Des hommes lourdement armés ont attaqué dimanche 13 mars une station balnéaire de Côte d'Ivoire fréquentée par des Occidentaux, tuant quinze civils et trois agents de sécurité. "Le message est très clair. Grand Bassam, c'est quasiment comme la tour Eiffel en Afrique : c'est vraiment le symbole français de la Côte d'Ivoire", décrypte Antoine Glaser. "Le dimanche, Abidjan est totalement déserté par les expatriés car tout le monde va à Grand Bassam", poursuit le géopolitologue.
Le lien étroit avec la France est d'autant plus important compte tenu du passé colonial de cette station balnéaire. Durant le XIXe siècle, Grand Bassam était le premier comptoir français dans la région et s'appelait à l'époque Fort-Nemours. Il s'agissait également à partir de 1893 du "premier centre administratif de la France en Afrique", remarque Antoine Glaser qui voit "une provocation incroyable" dans cette attaque se situant à "40 kilomètres de la base militaire française".
L'auteur du livre Arrogant comme un Français en Afrique (Fayard) note d'ailleurs que la Côte d'Ivoire est également attaquée car elle sert de "base d'appui logistique" à l'armée française qui mène l'opération Barkhane au Mali. "La Côte d'Ivoire étant vraiment le pivot économique et politique de la région, c'est absolument énorme", ajoute-t-il.
Pour Antoine Glaser, le message est de dire à la France : "Voyez, pendant que vous êtes en train de nous chasser dans le désert au nord du Mali avec votre opération Barkhane, on vous tape à Grand Bassam". Il estime que cette action vise à faire partir tous les expatriés de l'Afrique de l'Ouest pour pouvoir "appliquer la charia dans des zones où il n'y aura plus de développement".
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