Asie du Sud-Est : onze personnes tuées, ce que l'on sait des affrontements à la frontière Thaïlande-Cambodge

La Thaïlande a mené, ce jeudi 24 juillet, des frappes contre des cibles militaires cambodgiennes, tandis que Phnom Penh a riposté par des tirs d’artillerie et de roquettes, faisant au moins 11 morts du côté thaïlandais.

C’est le bilan communiqué par le ministère thaïlandais de la Santé après une attaque à la roquette près d’une station-service dans la province de Si Saket (nord-est), attribuée au Cambodge. La plupart des victimes sont des étudiants, selon des responsables provinciaux. Un enfant de huit ans a également perdu la vie dans la province de Surin (nord-est), d’après les autorités. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent une supérette thaïlandaise en flammes. 

La Thaïlande avait, de son côté, frappé ce même jour des positions militaires cambodgiennes, sans qu’un bilan humain ne soit communiqué.

Les tensions, accumulées depuis plusieurs semaines, ont éclaté ce jeudi 24 juillet au matin lors d’un échange de tirs à proximité de vieux temples disputés, entre la province thaïlandaise de Surin (nord-est) et la province cambodgienne d’Oddar Meanchey (nord-ouest). Les deux armées s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les hostilités.

Une zone frontalière disputée de longue date

L’armée thaïlandaise affirme que les premiers tirs ont eu lieu à 08h20 (01h20 GMT), à environ 200 mètres d’une de ses bases, après qu’un drone a survolé la zone contestée et que six soldats cambodgiens armés se sont approchés d’une clôture barbelée. 

De son côté, la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, Maly Socheata, accuse l’armée thaïlandaise d’avoir "violé l’intégrité territoriale du Cambodge en lançant une attaque armée sur les forces cambodgiennes". Elle affirme que "les forces armées cambodgiennes ont exercé leur droit de légitime défense, en pleine conformité avec le droit international, pour repousser l’incursion thaïlandaise".

Pour rappel, Bangkok et Phnom Penh sont engagés dans un bras de fer depuis la mort d’un soldat khmer fin mai, lors d’un échange de tirs nocturne dans une zone contestée surnommée le "Triangle d’Émeraude", située à la frontière entre les deux royaumes d’Asie du Sud-Est. 

Ces deux pays s’opposent de longue date sur le tracé de cette frontière, défini à l’époque de l’Indochine française. Les affrontements actuels constituent toutefois la plus grave escalade depuis près de quinze ans.