Eric Martin, 57 ans, ancien directeur d'une association accueillant des adolescents en difficultés a été condamné à 20 ans de prison pour viols et agressions sexuelles par la cour d'assises d'appel de Vaucluse."Je regrette beaucoup ce qu'il s'est passé. On juge quelqu'un qui n'existe plus", a affirmé Eric Martin, 57 ans, ce vendredi 7 mars avant que la cour ne délibère.
La cour est allée au delà des réquisitions de l'avocat général, qui avait réclamé 18 ans de prison, et l'a condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour des viols et agressions sexuelles. Des faits commis entre 1992 et 1997 dans le cadre de son association "L'arbre voyageur", un lieu d'accueil situé à Aumessas, village des Cévennes gardoises, destiné à des adolescents en rupture scolaire ou familiale.
La cour d'assises d'appel a en outre prononcé une interdiction définitive d'exercer une activité professionnelle ou bénévole en contact avec des mineurs. "A ces adolescents qui venaient réclamer affection et tendresse, Eric Martin répondait masturbation, fellation, sodomie, il ne faisait qu'assouvir ses penchants pédophiles", a lancé un peu plus tôt l'avocat général, Pierre Cramier lors de son réquisitoire.
L'ancien directeur nie les viols, mais reconnaît certaines agressions sexuelles qu'il justifie par une réponse "aux besoins d'affection" des jeunes garçons qui, selon lui, étaient très demandeurs. "Eric Martin les a considérés chacun comme ses enfants, il s'est comporté en père, mais en père incestueux. Il n'a pas compris les limites, il n'a pas compris qu'il y avait une différence de génération", a plaidé son avocate, Me Florence Rault.
"Il amenait les choses naturellement et comme nous n'avions aucun repère on pensait que c'était normal", a témoigné une victime. Les anciens pensionnaires ont raconté à la barre leur vie "en tribu" au sein de l'association où la nudité et "la masturbation collective" étaient encouragées. "Le contexte de liberté, d'idéal pédagogique, de voyages, d'ouverture, masquait une réalité bien plus triste, celle d'enfants soumis à l'emprise psychologique" de l'accusé, a dénoncé l'avocat général, soulignant "les sentiments paradoxaux qu'ils ont tous encore pour Eric Martin".
L'ancien directeur, exilé en Inde depuis 1999, avait été condamné par contumace en 2006 par la cour d'assises du Gard à 15 ans de réclusion, puis après son retour en France, il avait écopé, en 2012, de 20 ans de prison. Il est incarcéré depuis février 2011, date de son retour en France.
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