Comme s'y était engagé le patron de Total Patrick Pouyanné, le géant pétrolier a publié ce mercredi 4 mars la liste complète des 903 filiales dans le monde qu'il consolide dans ses comptes et "travaille au retrait effectif" de neuf d'entre elles situées dans des paradis fiscaux d'ici la fin 2016.
"Parce que nous avons à cœur de dissiper tout malentendu qu'une publication partielle a pu générer, il nous a paru utile de mettre à disposition de chacun la liste exhaustive de nos filiales, de leurs pays d'immatriculation et de leurs pays d'opération", a indiqué Patrick Pouyanné, directeur général de Total, cité dans un communiqué. Jusqu'ici le groupe publiait une liste partielle de 200 de ses filiales.
Total explique dans ce communiqué que depuis 2012 14 de ses filiales implantées "dans des pays considérés comme des paradis fiscaux" selon les critères du groupe, à savoir les Bermudes et les Iles Caïmans, ont été retirées. Elle seront désormais situées en France ou aux Pays-Bas. Toutefois Total rappelle que "pour des raisons opérationnelles ou juridiques, notamment dans les cas où Total n'est pas l'actionnaire décisionnaire dans les sociétés en question", il n'est "pas envisageable" de fermer la totalité des filiales situées dans ces pays.
Au 31 décembre 2014, le groupe a identifié 19 filiales susceptibles d'être retirées de ces deux pays. Neuf d'entre elles seront rapatriées en Europe d'ici la fin 2016, a précisé le groupe, sur le modèle de ce qui a été fait pour les 14 déjà rapatriées.
Fin janvier dans un entretien au Monde, Patrick Puyanné avait expliqué que le groupe n'est pas dans ces paradis fiscaux "pour des raisons d'optimisation fiscale, mais pour des raisons comptables, ou juridiques", comme la possibilité d'y tenir des comptes en dollars, ce qui est impossible en France, mais l'est en revanche aux Pays-Bas.
La liste des 903 filiales est consultable sur le site internet de Total et figurera dans son document de référence. Cette décision intervient alors que l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a fait de la lutte contre l'optimisation fiscale une de ses priorités.
En octobre dernier, sous l'égide de cette institution, plus de quatre-vingts pays ont accepté de mettre en place un échange automatique d'informations financières d'ici à 2017-2018, avec pour objectif que chaque administration fiscale ait connaissance des avoirs financiers placés à l'étranger par les contribuables dont elle a la charge.
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