La succession de Christophe de Margerie s'organise chez Total

Quelques heures à peine après la mort accidentelle de Christophe de Margerie, la question de sa succession se pose déjà chez Total. En marge de l'émotion provoquée par l'événement tragique, la plus grosse entreprise française du CAC40 se doit de réagir rapidement. 

Avec 100.000 employés à travers la planète et 90 milliards d'euros de chiffre d'affaires, les structures de la compagnie pétrolière sont solides. Mais un supertanker de cette envergure a besoin d'un capitaine rapidement. Le comité de gouvernance, avant le conseil d'administration, se réunira donc dans les plus brefs délais.

Une solution en interne

Traditionnellement, la compagnie pétrolière privilégie la promotion en interne. Le prochain patron devrait donc être issu du sérail, à l'instar de Christophe de Margerie rentré chez Total il y a maintenant 40 ans et dont le mandat de président-directeur général arrivait à échéance en 2016. Celui que l'on surnommait "Big Moustache" s'était toujours refusé à évoquer le nom de son possible dauphin. Tout juste avait-il glissé qu'il s'agirait d'un homme de la maison. 

Plusieurs noms sont évoqués par les observateurs du groupe pétrolier. En interne, deux circulent avec plus d'insistance : ceux de Patrick Pouyanné et Philippe Boisseau. Polytechniciens et ingénieurs des mines, ils ont tous les deux gravité dans l'administration avant de fréquenter les allées du pouvoir et les cabinets ministériels. 

Pouyanné et Boisseau en pole, Desmarest en arbitre

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Âgé de 51 ans, Patrick Pouyanné, chez Total depuis 17 ans, est actuellement le directeur de la branche raffinage-chimie. Philippe Boisseau, 52 ans dont 19 de carrière dans l'entreprise, est quant à lui directeur général du marketing et des énergies nouvelles. Christophe de Margerie les a fait entrer tous les deux au Comité exécutif de Total en 2012.

Une certitude, il faudra compter sur Thierry Desmarest, l'ancien PDG du groupe, toujours administrateur du groupe et désormais président d'honneur de l'organe exécutif. À 68 ans, son influence est toujours aussi forte sur les décisions stratégiques de l'entreprise. Sa voix sera certainement très écoutée dans le choix du successeur de Christophe de Margerie qui aura à piloter le virage de la transition énergétique que veut prendre l'entreprise, sans renier ses grandes ambitions dans le domaine de l'énergie nucléaire.