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Télécommunications en France : la compétition bat son plein
REPLAY / ÉDITO - La compétition dans l'univers des télécommunications est bénéfique pour les consommateurs français. En l'espace de trois ans, les tarifs ont chuté de 40%.
Stéphane Richard, le PDG d’Orange, était dimanche 1er février l’invité du Grand Jury sur RTL. Il milite pour la réduction du nombre des opérateurs de télécoms en France. Y a-t-il trop de compétition ?
Pas pour notre bonheur de consommateur, les prix ont chuté de 40% en trois ans. Le rythme de croissance des usages de l’internet double tous les dix-huit mois. Celui du nombre d’appels téléphoniques connait, lui aussi, une croissance à deux chiffres.
C'est la preuve que nous avons adopté ces technologies. C’est aussi la démonstration que les prix de ces services sont suffisamment attractifs pour qu’on les consomme avec de plus en plus de frénésie.
Pression sur les prix
Si nos factures sont basses, c’est un effet de la dureté de la compétition en France. La question est de savoir si trop de compétition ne va pas tuer la compétition.
On ne va pas s’en plaindre, mais tous les gouvernements ont encouragé la concurrence. Maintenant, il faut regarder un coup plus loin Cette politique a été efficace, particulièrement en France, avec l’irruption du quatrième opérateur (Free) qui a bouleversé les codes et les tarifs.
Il s’agissait de mettre la pression sur les prix et de casser les rentes. Plein succès : les Français sont devenus de grands consommateurs de télécoms. Le revers, c’est que les opérateurs, à force de se tirer la bourre, font de moins en moins de bénéficies et n’investissent qu’a minima.
La puissance publique comme le régulateur commencent à se demander si on n'obère pas l'avenir
Christian Menanteau
Dès 2010, les Américains lançaient la 4G. Elle n’est chez nous encore que partiellement déployée. Le déploiement de la fibre optique, qui est à la fois la colonne vertébrale de l’internet à très haut débit et un outil de compétitivité de l’espace économique national, prend lui du retard.
La puissance publique comme le régulateur commencent à se demander si, en ayant des prix très bas, on n'obère pas l'avenir.
Castagne à tout va
On parle partout en Europe de "consolidation". C’est le mot technique qui désigne le rachat des moins costauds par les plus forts. En Allemagne, les n°3 et n°2 ont fusionné. En Grande-Bretagne, on se regroupe. Aux États-Unis, où Free vient de se casser les dents, ça castagne de tous côtés.
En France, la prise de SFR par Numéricable pour 17 milliards d'euros, n’a rien changé au paysage. Il y a toujours le même nombre d’opérateurs.
Parmi eux, Bouygues n’a pas assez de clients dans le fixe pour aborder sereinement ce que les spécialistes appellent la "convergence" (le fait de réunir sur une seule facture le fixe, le mobile, l’internet et la télé).
De son côté, Free a besoin de grandir dans le fixe et la fibre. Quant à SFR, il aura du mal a digéré ses 17 milliards si l’économie des télécom se transforme en une bagarre rue. Il est maintenant assez assuré quer l'on va consolider autour de trois opérateurs seulement.
La seule inconnue, c’est quand et autour de qui ? En un mot : qui va s’effacer du paysage ?
La note du jour
13/20 à Laurent Fabius. Le ministre français des Affaires étrangères invite le guide Michelin à remettre ses étoiles dans les prestigieux salons du Quai d'Orsay. Un peu de diplomatie gastronomique en renfort de la diplomatie économique, c'est bien vu.